attention à l’effet goulot d’étranglement
« Souvent, au cours des réunions d’information que j’anime, des gens me disent : je n’ai pas besoin d’Internet. Je n’ai qu’un téléphone fixe. Ils n’ont pas compris que la fibre optique concerne aussi la téléphonie. Qu’elle va remplacer le réseau cuivre », constate Maud Ravel. La directrice de Prisme, l’entreprise qui déploie la phase 2 de l’infrastructure fibre dans le département , s’inquiète (une première phase se déroule sous la houlette du conseil départemental, N.D.L.R.).
Fin du bal en 2030
Certes, l’arrêt de la commercialisation sur le réseau cuivre ne concerne que 25 communes pour Prisme (plus quelques autres pour la phase 1) en janvier 2026 avant la fermeture de leur réseau en janvier 2027. Mais ensuite, les choses vont s’accélérer. Les arrêts de la commercialisation et les fermetures du réseau seront concomitants les années suivantes jusqu’à l’arrêt définitif du fonctionnement du réseau cuivre qui devra être effectif en 2030.
Pour les 494 communes du Jura. Le problème, c’est que cette succession de dates butoirs paraissent lointaines, même pour nombre de Jurassiens qui ont compris que la fibre optique, plus performante, plus stable, moins coûteuse en entretien, moins énergivore et donc plus écologique, allait remplacer le réseau cuivre. Mais selon Maud Ravel, ces dates sont bien plus proches qu’il n’y paraît.
« Orange est entré dans la phase industrielle de fermeture du réseau cuivre »
« L’opérateur d’infrastructure cuivre Orange (à ne pas amalgamer avec sa branche fournisseur d’accès Internet, N.D.L.R.) n’est plus en phase d’expérimentation pour la fermeture de son réseau. Il est entré dans la phase industrielle et ne fait plus de communication de proximité. Les maires vont simplement recevoir un courrier d’information. Charge à eux d’alerter leurs administrés. Qui n’auront par ailleurs que des courriels ou des SMS commerciaux des opérateurs pour leur dire la même chose. Il y a donc un vrai risque que la prise de conscience de l’obligation de passer à la fibre tarde », s’inquiète la directrice de Prisme.
Or, certains raccordements peuvent prendre du temps, nécessiter des travaux, par exemple. Et si le public se réveille au dernier moment, elle craint un effet entonnoir qui pourrait créer un goulot d’étranglement.