Aulnay-sous-Bois : après la hausse du tarif de la cantine, la mairie rembourse en partie les parents d’élèves


La mairie d’Aulnay-sous-Bois anticipe-t-elle une défaite judiciaire, comme le suggère l’opposition ? Début janvier, les quatre élus de gauche du conseil municipal annonçaient avoir saisi le tribunal administratif afin de faire annuler la hausse des tarifs de la restauration scolaire. Deux mois plus tard, le directeur général des services Philippe Palomo a écrit aux parents d’élèves afin de leur signaler qu’ils allaient être remboursés de « l’intégralité des sommes indûment prélevées par la Ville entre le 1er septembre 2022 et le 14 octobre 2022 ».

« Notre recours les a mis dans l’embarras, donc ils essayent de le court-circuiter », analyse Oussouf Siby (PS). Le porte-parole de l’opposition à Aulnay insiste aussi sur « la mobilisation des parents dans les conseils d’école » pour expliquer cette décision de la municipalité.

Le directeur général des services présente ses « excuses » aux administrés concernés

La nouvelle grille tarifaire est entrée en vigueur le 14 octobre, avec effet rétroactif, cinq jours avant un conseil municipal lors duquel le sujet a fait l’objet d’une passe d’armes entre Stéphane Fleury, l’adjoint aux finances du maire Bruno Beschizza (LR), Oussouf Siby et Marie Delas (sans étiquette), une autre élue d’opposition. Le prix plancher d’un repas est alors passé de 1,25 euro à 1,40 euro. Le prix plafond, lui, s’élève désormais non plus à 5,80 euros mais à 6,50 euros.

Le contexte inflationniste, a entraîné un surcoût de 37 % pour la Ville, laquelle a décidé d’en faire supporter un tiers aux familles. Problème : cette augmentation a été appliquée à compter de la rentrée scolaire, donc de manière rétroactive. Dans son courrier en date du 7 mars, Philippe Palomo plaide l’« erreur administrative ».

« Cette situation est fortement regrettable, admet le directeur général des services de la mairie d’Aulnay-sous-Bois. Je vous prie d’accepter les excuses de l’administration. » Un mea culpa qui fait écho à celui de Bruno Beschizza, qui avait déjà reconnu des « manquements dans la communication de ces tarifs » dans une lettre adressée aux parents d’élèves le 2 novembre dernier.

« On cherche à faire porter la responsabilité sur l’administration »

Très critique sur cette hausse, et plus généralement sur la gestion de la cuisine centrale, le président du groupe des élus de gauche au conseil municipal a lancé une enquête en ligne de satisfaction à ce sujet le 6 mars. Il dit avoir reçu quelque 250 contributions. « Plus de 86 % des répondants disent que les tarifs sont excessifs », affirme-t-il.

Philippe Palomo précise par ailleurs que c’est « sur proposition du nouveau directeur de la restauration » que le maire a décidé le remboursement, dont les modalités seront détaillées dans un prochain courrier. Un contre-feu, pointe Oussouf Siby. « Monsieur Lafont (NDLR : le nouveau directeur) n’a pas le pouvoir de rembourser les familles, observe-t-il. On cherche à faire porter la responsabilité sur l’administration. »

Malgré ce « premier pas », les élus d’oppositions maintiennent leur action en justice. Ils continuent de réclamer « le remboursement (…) de l’ensemble des sommes indûment prélevées jusqu’à ce jour et le retrait de la décision. »



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