BILLET. Démission du maire de Saint-Brevin-les-Pins : Yannick Morez n’aura jamais été aussi entendu !


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Yannick Morez succède à Yannick Haury, à la tête de la mairie de Saint-Brevin-les-Pins. (Photo : Hervé Pinson)
Yannick Morez après son élection à la mairie de Saint-Brevin-les-Pins, ici en juin 2017. Il était alors bien loin de s’imaginer la tournure que prendrait son mandat. ©Hervé PINSON / archives

Hypocrisie, diront les uns. Démagogie, pour les autres. À moins qu’il n’y ait vraiment le feu dans la maison République, autant qu’il y a eu le feu dans la propriété de Yannick Morez.

Toujours est-il que la soudaine démission du maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), dont les sirènes multiples ces dernières semaines ont été tues, ont tout à coup comme réveillé la classe politique, tous bords confondus, ce jeudi 11 mai 2023.

Avec un relais phénoménal, tous médias (et pseudo-médias) mêlés, cette bombe a explosé un peu tard, puisque c’est au détriment de l’engagement d’un élu pour sa commune et ses habitants.

Saint-Brevin-les-Pins va perdre non seulement un maire, mais aussi un médecin, puisque telle est la profession de ce dernier. Et il a décidé de quitter la commune.

Comble de l’histoire : jamais Yannick Morez n’aura été autant entendu que ces dernières heures aux milliers de tweets, de déclarations ou de communiqués. Il se serait sans doute bien passé de ce magistral « coup médiatique ».

Tapis rouge

Et c’est maintenant (seulement) qu’on lui tire le tapis rouge et qu’on le convie en deux temps trois mouvements, ici pour s’entretenir avec la Première ministre Élisabeth Borne, là avec les sénateurs à la Commission des lois

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Tous les parapluies sont sortis d’un coup pour esquiver habilement toute mise en cause.

Le préfet de la Loire-Atlantique, Fabrice Rigoulet-Roze, a indiqué, ce jeudi à BFM, qu’il avait appelé immédiatement Yannick Morez lors de l’incendie qui a ravagé ses biens, « pour lui témoigner » sa « solidarité » et « surtout lui garantir la mobilisation de tous les services de l’État pour pouvoir éclairer ses circonstances. »

Ajoutant que la justice a désigné un juge d’instruction suite à la plainte de l’élu brévinois au pôle criminel du tribunal de Nantes. Suffisant donc ?

La Une du Courrier du Pays de Retz du 24 mars 2023.
La Une du Courrier du Pays de Retz du 24 mars 2023. ©Le Courrier du Pays de Retz

Le préfet avait proposé au maire de réévaluer sa protection

La ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, Dominique Faure, se porte elle aussi garante de la bonne procédure, estimant que le maire de Saint-Brevin-les-Pins a eu tous les égards possibles des autorités, « rondes régulières devant son domicile, inscription de ce dernier au logiciel de la Gendarmerie pour permettre une intervention immédiate et sécurisation lors des manifestations anti-CADA « .

Avec, même, une proposition de la préfecture de réévaluer sa protection, écrit-elle sur Twitter. Quoi demander de mieux ?

Bientôt un centre d’analyse et de lutte contre les violences faites aux élus

La « magie » du calendrier politique fait aussi qu’on apprend qu’un futur centre d’analyse et de lutte contre les violences faites aux élus sera ouvert le 17 mai, structure qui avait été annoncée mi-mars, comme le rappelle France Info. Tout est donc sous contrôle ?

À grands coups d’annonces entre deux regrets réels ou politiquement corrects – selon les cas – de voir partir un élu local, l’État veut reprendre une main qui semble lui glisser entre les doigts pour tenter de tenir la barre tant bien que mal.

Une ficelle qui cache en réalité une corde bien serrée autour du cou de Dame République, décidément bien déprimée. Tout est donc question de recul et de perspective…

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