« Ça ressemble à Blade Runner » : un expatrié français raconte la vie près des feux géants du Canada


Quand il est parti pour 2 ans à Calgary, capitale de l’Alberta, dans l’ouest du Canada, Lucas ne s’attendait sûrement pas à vivre ça. Depuis plusieurs semaines maintenant, de nombreux feux de forêts ont déjà détruit près de 521 000 ha dans la province canadienne. Comme si 10 % de la métropole française était déjà partie en fumée…

Si Calgary ne fait pas partie des villes à évacuer, contrairement aux 19 000 Canadiens qui ont déjà dû quitter leurs logements, les conséquences de ces immenses incendies se voient à l’œil nu. La capitale de la province a revêtu un épais manteau de fumée orangé sous les yeux de Lucas, un peu médusé. « Entre 9 et 10 heures ce matin, ça s’est vraiment épaissi. C’était très jaune, c’était impressionnant », explique l’ingénieur en informatique de 23 ans.

REUTERS/Leah Hennel
REUTERS/Leah Hennel

Pour les habitants de la région, il est recommandé de ne surtout pas faire d’activités physiques en extérieur. Environnement Canada, agence fédérale en charge de la situation, a classé la qualité de l’air en catégorie 7, c’est-à-dire qui « présente un risque important pour la santé ». « On nous a signalé que c’était très dangereux. Quand tu te retrouves dehors, tu te prends pas mal de saleté dans la bouche et dans les yeux, le tout dans cette fumée un peu orangée,ça ressemble un peu à Blade Runner », ironise le jeune Français.

L’Alberta suspendu aux vagues de chaleur ?

Pour éviter de respirer cet air dangereux, toutes les techniques sont bonnes. « La ville est dotée de canaux souterrains qui permettent de ne pas sortir dehors en hiver. Voilà ça sert aussi l’été finalement… Par exemple, ce matin, je suis arrivé au bureau sans sortir dehors », raconte Lucas.

Et pourtant, Alberta est à plus de 150 km du premier feu aux alentours. « Le vent souffle dans notre direction, donc on a la fumée de tous les feux qui est ramenée vers nous. De ce que j’ai compris, c’est quelque chose d’assez classique plutôt en juin. Mais cette année, c’est bien plus fort que d’habitude », explique le jeune homme en volontariat international dans une entreprise française.

Sib Wiley/via REUTERS
Sib Wiley/via REUTERS

Une situation qui ne devrait pas s’améliorer dans les prochains jours. Il est encore « trop tôt pour dire si on a vu le pic de cette situation » d’après les secours, car des températures élevées et des conditions chaudes et sèches sont encore prévues. « Heureusement, on est dans le sud de l’Alberta. Donc on ne parle pas du tout d’évacuation. Ce n’est pas dans l’ordre des possibles. Mais bon on croise les doigts pour que les vagues de chaleur qui doivent arriver n’empirent pas la situation », résume Lucas.

Ce mercredi, près de 80 feux étaient encore actifs dans tout l’Alberta. Sur le terrain, plus de 1 500 pompiers, appuyés par 800 autres venus de provinces et des États-Unis, luttent contre les incendies, accompagnés de 300 soldats des forces armées canadiennes.



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