Canneséries 2023 : les Français repartent bredouilles du festival


Et un, et deux, et trois fois zéro. Cette année à Canneséries, il y avait une production française dans chacune des catégories en compétition : « Tapie » pour les séries longues (arrivée le 13 septembre sur Netflix), « Terrain sensible » en séries courtes (un « West Side Story » moderne au cœur d’une cité marseillaise, à partir du 9 mai sur Arte.tv) et « Chevaline » pour les séries documentaires (attendue à l’automne sur Canal +). Aucune n’a été mise à l’honneur dans le palmarès dévoilé ce mercredi 19 avril.

Dans la première catégorie, le jury était présidé par Lior Raz, star de la série israélienne « Fauda », accompagné de l’Algérienne Shirine Boutella, de la Française Zabou Breitman, du musicien américain Stewart Copeland (cofondateur du groupe The Police), et de l’Irlandais Daryl McCormack.

L’histoire de Gro Harlem Brundtland

La grande gagnante de la soirée a été la norvégienne « Power Play ». Cette série en 12 épisodes de 55 minutes retranscrit l’histoire de Gro Harlem Brundtland, devenue la première femme nommée Première ministre du pays en 1981 alors qu’elle s’était retrouvée engagée en politique presque par hasard. Cette fiction a également reçu le prix de la meilleure musique.

« Bargain », fiction sud-coréenne prochainement disponible sur Paramount +, a de son côté obtenu le prix du meilleur scénario pour son intrigue centrée sur le trafic d’organes humains.

Enfin, deux séries israéliennes ont raflé les prix d’interprétation. L’actrice Dar Zuzovsky a été distinguée pour « Corduroy », une anti-histoire d’amour au sein de la jeunesse de Tel-Aviv. Le prix spécial est allé à l’ensemble du casting de « Carthago », qui se déroule dans un camp de prisonnier créé par les Britanniques en Afrique en 1942, où sont réunis des fascistes italiens, des espions nazis et des activistes juifs. Parmi eux, un innocent va préparer une audacieuse évasion.

30 000 festivaliers

Le jury des séries courtes était présidé par les scénaristes et réalisateurs espagnols Javier Ambrossi et Javier Calvo, accompagnés de l’actrice italienne Simona Tabasco (« The White Lotus », saison 2) et l’humoriste suisse Marina Rollman. Ils ont récompensé « The Left Handed Son », une production espagnole sur une mère face à la radicalisation de son fils par un groupe néonazi.

Enfin, pour la toute nouvelle compétition des séries documentaires, le jury était présidé par le réalisateur britannique oscarisé Asif Kapadia, accompagné des Françaises Mélissa Theuriau et Nathalie Marchak. Ils ont remis le prix à « Draw For Change ! ». Cette production belge mélange documentaire et animation pour dresser le portrait d’illustratrices de différents pays du monde (Mexique, Russie, Inde, Syrie…) qui utilisent leur art pour changer leur société.

De son côté, le prix du jury lycéen est allé à « L’air d’aller », série courte canadienne sur l’histoire de quatre amis atteints de fibrose kystique, qui leur rend le souffle court.

Cette sixième édition aura été marquée par la venue événementielle de Sarah Michelle Gellar, lauréate de l’Icon Award, et dont la masterclass a réuni 1 700 fans à l’auditorium Lumière. En tout, ce sont environ 30 000 festivaliers qui ont arpenté la Croisette pendant six jours, soit environ 4 000 de plus que l’an dernier, selon les organisateurs. Il est temps désormais de remballer le tapis rose et de faire place dans quelques semaines au 76e festival du film, qui aura lieu du 16 au 27 mai.



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