Cantal : rencontre avec une jeune société de drones à Ytrac


« Sans homologation ni autorisations des autorités compétentes, un drone de cet acabit ne peut pas décoller ».
« Sans homologation ni autorisations des autorités compétentes, un drone de cet acabit ne peut pas décoller ». (©MB)

Julien Espeisse confie avoir eu un coup de cœur pour les vues aériennes dans les films du collectif cantalien Mad Cow. « J’ai trouvé leurs vidéos super et j’ai voulu transposer ce savoir-faire dans mon travail. Comme le maniement de ces engins est assez addictif, j’ai souhaité aller plus loin. Il y a quelques mois, j’ai créé ma société pour me mettre au service des professionnels du secours à la personne, de la transition écologique, du bâtiment ».

Un télépilote en règle

Julien Espeisse a toujours été un passionné de l’image. « Je suis au service du monde agricole depuis 23 ans et ça fait 10 ans que je fais des vidéos pour la Chambre d’agriculture. Ma motivation pour développer mon activité est celle d’aider à voir l’invisible, d’en haut, dans des lieux inaccessibles. Je pense que l’activité d’Aérodiags va se développer au rythme des besoins grandissants ».

Julien Espeisse n’est pas diagnostiqueur mais il travaille pour eux. « N’ayant pas le « pouvoir du tampon », je me suis rapproché du cabinet Cros pour tout ce qui est cubage ».

Trois formations après…

Tout a commencé par trois formations en béton. Une formation théorique (heures de vols et de pratique) avec un gros code de l’aviation et une étude de cartographies à apprendre par cœur. « Quand je me connecte sur le site de l’Aurillac par exemple, il faut que je sois capable de connaître les conditions de vols, la météorologie ». Une formation DIA (diagnostic, inspection et analyse). Et une formation d’une semaine sur la thermographie.

Trois drones dernier cri

Pour ses missions d’inspection, thermographie, photogrammétrie, topographie, analyse, Aérodiags s’est équipée de trois drones homologués, déclarés à la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Julien Espeisse est télépilote professionnel depuis 2021 et dispose des qualifications obligatoires pour réaliser les missions.

« J’ai 400 heures de vol à mon actif et je propose mes services aux professionnels, bureaux d’études, agences immobilières, syndics de copropriétés, experts en assurance et entreprises d’inspection ».

Julien Espeisse aux commandes de son drone dernier cri.
Julien Espeisse aux commandes de son drone dernier cri. (©MB)

Pilote certifié depuis 2021

Le devoir de bien faire les choses amène Julien à se former dans les règles. « Je dois dire qu’obtenir le permis de voler est plus difficile que n’importe quel permis ! ». Il suit une formation dans le meilleur centre de formation de France : Drone Process à Chapareillan dans l’Isère. « C’est une activité extrêmement réglementée et mes appareils sont tracés de toute façon ».

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Différentes utilisations

Son certificat de télépilote en poche, il a fallu s’équiper du meilleur matériel. Le DJI Mavic3 est le drone plus performant du marché. Il s’utilise pour les modélisations ou thermographies.

« Une de mes récentes missions était de filmer des bâtiments sur la falaise de Saint-Flour, complètement inaccessibles, pour éviter d’envoyer des couvreurs en reconnaissance ».

Grâce à ce drone, qui coûte la bagatelle de 17 000 €, Julien peut détecter toutes sortes de déperditions de chaleur. « Ce travail sera sans doute mon activité principale dans quelques mois ».

Une caméra thermique qui fait la différence

Après le traitement informatique des images recueillies sur site, on obtient donc une cartographie thermique en trois dimensions, d’une excellente précision.

On parle de photogrammétrie thermique. « Le drone va prendre entre 200 et 500 photos d’une toiture qui seront envoyées via un logiciel et qui permettront aux couvreurs d’établir des devis sans qu’ils se déplacent. J’ai récemment réalisé un devis rue de la Coste à Aurillac pour un propriétaire qui n’était pas sur place ».

Ce sont des clients privés qui vont avoir de plus en plus besoin de ce genre de services dans les nouvelles normes écologiques.

Une activité plus « fun »

Très présent dans la vie associative cantalienne depuis une quinzaine d’années, président du club de foot d’Espinat depuis 8 ans, Julien Espeisse constate que de plus en plus de clubs sportifs font appel à des drones pour filmer les matchs.

Le plus petit de ses drones, le DJI Mini 3 pro est parfait pour ce genre d’utilisation. « Il est vite en l’air, ne se casse pas, est plus maniable, je m’en sers beaucoup pour faire des vidéos pour le foot et ça fait un chouette souvenir aux gamins. J’avais aussi été approché par le Stade Aurillacois, et je vais sans doute travailler pour le festival Aurillac en scène ».

Des matériels professionnels

AERO DIAGS possède trois drones homologués : Le DJI M30T, dédié aux inspections, recherche de personne et inspections thermiques et peut retransmettre la vue des caméras sur un écran à distance. Le DJI Mavic3 entreprise, dédié aux modélisations 2D et 3D. Le DJI Mini 3 Pro, utilisé pour les visites virtuelles de bâtiments ou maisons.

Marie Boudon

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