Chessy : la mule perd la tête, se trompe de train et tombe sur les douaniers


L’histoire de Wayne est la triste histoire de toutes ces mules, utilisées par des trafiquants de drogue pour faire entrer de la drogue en France. Ce Surinamien de 18 ans – originaire de Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane) – a été condamné ce mercredi à une peine d’un an de prison ferme, avec mandat de dépôt, par le tribunal correctionnel de Meaux. Il lui est en outre fait interdiction de paraître en métropole pendant deux ans.

Voyant sa mère en proie avec des difficultés financières, le jeune homme avait accepté d’ingérer 900 g de cocaïne avant de monter dans un avion pour la métropole. En échange, il devait recevoir 4 000 euros. Un très mauvais calcul car les juges meldois l’ont de surcroît condamné à une amende douanière de justement… 4 000 euros.

La drogue était cachée dans des bouteilles de yaourt liquide

Le projet initial était qu’une fois arrivé à Lyon (Rhône), il expulse la drogue de son corps et la remette à d’autres trafiquants. Mais les plans ont été modifiés au dernier moment. « On » lui a remis un billet de train pour transporter la drogue jusqu’à Paris. Mais Wayne s’est trompé de train et s’est retrouvé en gare de Chessy, dimanche, où il a été contrôlé par des douaniers. Et c’est dans trois bouteilles de yaourt liquide que les fonctionnaires ont découvert sept ovules, contenant de la cocaïne. Une marchandise « dangereuse importée en contrebande », dont la valeur a été estimée à 58 500 euros.

« Vous auriez pu mourir d’une overdose si cela avait explosé dans votre ventre », lui a rappelé la présidente Emmanuelle Teyssandier. L’an dernier, près de la moitié des mules arrêtées en Ile-de-France dans les aéroports Paris-Orly et Roissy-Charles-De-Gaulle avaient ingéré de la cocaïne. Une proportion qui n’avait jamais été aussi élevée. A titre de comparaison, en 2019, ce taux n’était que de 30 % (contre 40 % dans les bagages et 30 % près du corps).

Derrière la vitre du box, Wayne n’a rien contesté : « Je vous demande une seconde chance et je vais la saisir ». La substitute du procureur Valentine Géraud s’est montrée mesurée dans ses réquisitions, eu égard à la personnalité de cet étudiant sans casier judiciaire, dont la famille vit dans une situation précaire. La parquetière a demandé que le prévenu soit condamné à une peine d’un an de prison ferme, à effectuer sous bracelet électronique, avec une interdiction de paraître en métropole pendant deux ans.



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