Corse : Charles Pieri remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire
La cour d’appel de Paris a ordonné jeudi la remise en liberté sous contrôle judiciaire du militant indépendantiste Charles Pieri, qui était incarcéré dans une affaire portant sur des infractions terroristes, a indiqué une source proche du dossier.
À l’issue de sa mise en examen le 9 décembre dans une information judiciaire portant sur la menace du retour à la lutte armée du FLNC, le Front de libération nationale corse, Charles Pieri, 72 ans, avait été incarcéré en région parisienne.
Son état de santé expliquerait en partie la décision
Un juge des libertés et de la détention (JLD) du tribunal de Paris avait décidé vendredi de ne pas prolonger sa détention provisoire. Mais le parquet antiterroriste (Pnat) a fait appel de cette décision. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a confirmé jeudi la non-prolongation de la détention provisoire de M. Pieri, qui est placé sous contrôle judiciaire avec l’obligation de ne pas résider en Corse, a précisé la source proche.
« Malgré les manœuvres du Pnat qui a tout tenté pour faire échec à la remise en liberté de Charles Pieri en faisant appel de l’ordonnance du JLD dans le quart d’heure et en faisant audiencer cette affaire le jour prévu pour sa libération, la chambre de l’instruction a confirmé » sa remise en liberté, a réagi auprès de l’AFP l’un de ses avocats, Me Éric Barbolosi. « C’est une décision totalement justifiée au regard des éléments du dossier et de son état de santé » notamment, a-t-il ajouté, soulignant sa « très grande satisfaction ».
Selon Corse-Matin, Pieri a quitté jeudi vers 22 heures la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) où il était détenu. Son assignation à résidence lui interdit pour l’instant de rentrer sur l’île.
Dans ce dossier, Charles Pieri, figure de la lutte corse pour son indépendance, suspecté d’avoir dirigé un temps le FLNC, et sept autres personnes sont mises en examen pour acquisition et détention non autorisées d’armes de catégorie B en relation avec une entreprise terroriste, refus de communication ou de mise en œuvre d’une clé de chiffrement. Le militant du parti indépendantiste Corsica Libera, qui conteste les accusations, était le seul à être incarcéré.
La Corse connaît depuis un an et demi une multiplication d’incendies criminels visant des résidences secondaires, le plus souvent assortis de tags nationalistes. À plusieurs reprises, le tag « Liberté pour Charles Pieri » en langue corse a été découvert sur ces maisons incendiées.