Covid-19 : un médecin qui avait consulté le statut vaccinal d’Emmanuel Macron suspendu deux semaines


Privé de consultations pendant deux semaines. Le Dr Michaël Rochoy, qui officie à Outreau (Pas-de-Calais), a écopé de deux semaines d’interdiction d’exercice par la chambre disciplinaire du conseil de l’Ordre des médecins des Hauts-de-France pour « manquements aux obligations déontologiques », révèle le site spécialisé Egora. Le docteur Rochoy confirme au Parisien avoir été informé de sa suspension ce matin par courrier, avec accusé de réception.

Il était reproché à ce médecin généraliste d’avoir consulté à deux reprises le dossier médical d’Emmanuel Macron, à l’été 2021. Celui-ci se défendait en expliquant qu’il avait voulu alerter sur les failles de protection des données médicales, et qu’il n’avait en aucun cas diffusé les informations trouvées.

Lors de son audience, le 16 juin dernier, le Dr Rochoy avait plaidé la bonne foi. ll racontait qu’à l’été 2021, en pleine campagne de vaccination contre le Covid-19, il avait reçu un patient sans carte vitale. Il découvrait alors qu’il pouvait vérifier son statut vaccinal simplement en ayant son nom et sa date de naissance. Le médecin tentait par la suite de chercher d’autres noms, notamment celui du président.

Il ne fera pas appel

Il s’était rendu compte d’une incohérence entre la date de première injection qui avait été communiquée et celle qui était sur la plateforme. En septembre 2021, quand l’affaire est médiatisée, il assure auprès du Parisien avoir agi « par curiosité, pour se rendre compte si c’était possible », et explique avoir à l’époque prévenu l’Élysée de la situation.

« Je suis tranquille avec ce que j’ai fait qui a consisté à regarder le QR code du président quand on connaissait tous son statut vaccinal… J’accepte évidemment la sanction sans faire appel : je n’ai pas envie de traîner ça pendant plusieurs mois ou années, déclare-t-il, ce lundi soir, au Parisien. Concrètement, je le vis très bien : on ne m’a pas annoncé une maladie grave, mais juste deux semaines de congés imposés, il y a pire ». Avant d’ironiser sur son sulfureux confrère marseillais.

« Si on compare au blâme de Didier Raoult, j’aurais peut-être dû prôner dans la presse des traitements inefficaces et inutilement dangereux, plutôt que vérifier la faisabilité d’accéder au pass du président de la République, qui avait donné son statut six semaines plus tôt… », lâche-t-il.

À cette époque, le QR Code du chef de l’État fuite d’ailleurs sur les réseaux sociaux. L’Élysée mettait alors en cause des « professionnels de santé qui, par malveillance ou par négligence, ont fait circuler ces données ». L’Assurance maladie avait identifié de son côté une quinzaine de soignants ayant consulté la fiche de vaccination d’Emmanuel Macron, dont le Dr Rochoy.



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