Départ de Jean-Michel Aulas de l’OL : 10 punchlines pour 36 ans de règne


En 36 ans de présidence, Jean-Michel Aulas, dont le départ de l’OL a été officialisé ce lundi 8 mai, s’est exprimé à de très nombreuses reprises. Que ce soit lors d’interviews, en conférence de presse ou sur Twitter, l’ancien président de l’Olympique Lyonnais ne mâchait jamais ses mots, n’ayant jamais peur de créer une polémique. Retour sur dix déclarations fracassantes, qui ont participé à construire la légende du dirigeant.

« J’ai dit à Vincent Labrune que c’était un guignol »

Les relations entre Jean-Michel Aulas et les dirigeants d’autres clubs ont souvent été houleuses. Cela a notamment été le cas avec Vincent Labrune, président de l’OM entre 2011 et 2016. Les deux hommes n’ont jamais hésité à s’attaquer via des déclarations fracassantes, dont l’une est restée célèbre.

Le 20 septembre 2015, après la rencontre entre Marseille et Lyon interrompue pendant plus de vingt minutes suite à des lancers de projectiles en direction du meneur lyonnais et ex-marseillais Mathieu Valbuena, le désormais ex-président de l’OL avait critiqué la gestion de son homologue : « J’ai dit à Vincent Labrune que c’était un guignol et qu’il durerait moins longtemps qu’il n’imaginait dans le football, parce qu’on ne peut pas se permettre de jouer avec la sécurité des gens. Faire le pitre au milieu d’une organisation où il y a 60 000 personnes, c’est irresponsable. »

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« À Bordeaux, cela s’est joué sur trois fois rien. Bon d’accord, il s’appelait M. Bré et non pas trois fois rien »

Vincent Labrune n’a pas été la seule cible de JMA, les arbitres ont aussi été victimes de son courroux. En avril 2009, après la défaite de ses Lyonnais à Bordeaux, qui les éloigne du titre, le président s’est attaqué à Stéphane Bré, lui reprochant d’avoir oublié deux pénaltys. Un an plus tard, il s’en prendra à nouveau à cet arbitre, affirmant : « L’an dernier, nous avons perdu le titre à Bordeaux à cause d’une erreur d’arbitrage de M. Bré. Ce soir, nous sommes pénalisés par une nouvelle faute de cet arbitre. À l’arrivée, ce sont 20 millions d’écart à cause d’arbitres qui ne savent pas. »

« Je vois bien de la satisfaction dans vos yeux de nous voir éliminés de la Ligue des champions »

Cette fois, ce sont les journalistes qui ont été visés. Ce n’était d’ailleurs pas inhabituel, tant les relations entre Jean-Michel Aulas et la presse ont été délicates, pour ne pas dire tendues. En novembre 2002, après l’élimination de l’OL en Ligue des champions suite à un match nul à Rosenborg, le président avait accusé les journalistes de s’en réjouir, assurant voir « la satisfaction dans vos (leurs) yeux. »

« Il faut se qualifier en Ligue des champions parce qu’eux, ils la jouent à la PlayStation »

Les rivaux de l’Olympique Lyonnais en ont, eux aussi, pris pour leur grade. En 2010, après la défaite lors du 100e derby face à l’ASSE (0-1), le président avait pris la parole pour tenter de calmer les Bad Gones, qui réclamaient la tête de Claude Puel. Au milieu de son discours, il a prononcé une phrase restée célèbre : « Pendant 17 ans, on a battu les Stéphanois. On a perdu ce soir et il ne faut pas perdre l’orgueil. Il faut se qualifier en Ligue des champions parce qu’eux, ils la jouent à la PlayStation la Champions League ! » L’année suivante, lors de ce même derby, il recevra une PlayStation en cadeau d’un supporter des Verts.

« Paris a le pétrole, nous avons les idées »

Depuis l’arrivée des Qataris au Paris Saint-Germain, le club parisien est devenu une des cibles privilégiées de Jean-Michel Aulas. Le 4 septembre 2015, lors d’une rencontre à Genève prévue pour convaincre des investisseurs suisses d’acheter des loges dans le nouveau Stade des Lumières, il avait mis en avant le chiffre d’affaires du club et son ambition de retrouver les sommets de la Ligue 1, aux côtés du PSG. « On va pouvoir revenir à hauteur de Paris, car on est plus malins. Paris a le pétrole, nous avons les idées ! », avait-il lancé.

« C’est bien d’avoir une finale du Championnat de France car le Qatar ne fait pas partie de la France »

Cette ambition ne s’est pas traduite dans les résultats des saisons suivantes. Le 30 avril 2016, alors que le PSG caracolait en tête, et finira champion avec 31 points d’avance, Monaco et Lyon s’affrontaient dans un match décisif pour la deuxième place. L’occasion rêvée pour Jean-Michel Aulas d’envoyer une nouvelle attaque : « C’est bien d’avoir une finale du Championnat de France car le Qatar ne fait pas partie de la France. »

« Nasser ou Bertrand Desplats ? Choisir entre la peste et le choléra, c’est difficile »

Le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi n’y échappera pas non plus. Invité sur le plateau d’une émission animée par Estelle Denis sur la chaîne L’Équipe en janvier 2018, le président de l’OL a participé à un petit jeu de dilemmes. Lorsque la question : « Nasser Al-Khelaïfi ou Bertrand Desplat (le président de Guingamp avec qui il s’était déjà accroché) ? » est posée, il répondit, avec un sourire : « Choisir entre la peste et le choléra, c’est difficile, hein. » Les intéressés auront apprécié.

« Si Essien part à Chelsea, je ne m’appelle plus Jean-Michel Aulas »

En bon président, Jean-Michel Aulas n’a jamais hésité à dissimuler la vérité pour protéger les intérêts de son club, surtout sur le marché des transferts. En fin de saison 2004-2005, après le titre de ses Lyonnais, JMA assurait que Michael Essien n’ira pas à Chelsea, ironisant : « Si Essien part à Chelsea, je ne m’appelle plus Jean-Michel Aulas. » Une semaine plus tard, le milieu de terrain filera à Londres, contre un chèque de 38 millions d’euros. « Je dis toujours la vérité, mais jamais trop tôt », précisera-t-il plus tard.

« Comment s’appelle ce Gallois du Real Madrid, déjà ? »

Toujours à la recherche d’une bonne vente, il tentera une nouvelle stratégie avec Alexandre Lacazette. Dans Le Parisien, début 2015, il évoquait la valeur inestimable de son attaquant, le comparant avec Gareth Bale, transféré à l’été 2013 au Real Madrid pour 100 millions d’euros. « Comment s’appelle ce Gallois du Real Madrid, déjà ? Je trouve qu’Alexandre est bien meilleur. Mais Alexandre n’a pas de prix. » Le Français partira finalement à Arsenal en 2017, contre une somme estimée à 60 millions d’euros.

« Nous ne sommes pas un club mais une holding de divertissement »

Jean-Michel Aulas était également un impitoyable homme d’affaires. Premier dirigeant à faire entrer un club en bourse, en février 2017, et à construire un stade privé, il arrivait à mélanger passion et gestion. « Nous ne sommes pas un club de foot mais une holding de divertissement », avait-il d’ailleurs dit juste après l’entrée en bourse d’OL Groupe, soulignant tout de même que le sport n’était pas un business comme un autre.



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