Discours de Michel Barnier : assurance chômage, retraites… les syndicats reviennent au centre du jeu


Retour aux fondamentaux de la droite sociale. « Écoute, respect et confiance dans les partenaires sociaux », a lancé Michel Barnier devant l’Assemblée nationale ce mardi 1er octobre, lors de sa déclaration de politique générale, en fixant la méthode de son mandat.

Avec une annonce de taille : le Premier ministre a décidé de redonner la main aux syndicats et au patronat ― après avoir pris soin de les recevoir individuellement la semaine dernière ― pour discuter des retraites et de l’assurance chômage.

Quelles marges de manœuvre ?

Un marqueur plein de sous-entendu adressé aux nostalgiques de la loi dite « Larcher » de 2007 sur le dialogue social. Une pique à peine feutrée envoyée à son prédécesseur Gabriel Attal et au président Emmanuel Macron, accusés par les syndicats de préférer le passage en force aux négociations en bonne et due forme. « Je pense que la situation dans laquelle nous sommes, requiert un renouveau du dialogue social », a insisté le Premier ministre.

De quoi se mettre dans la poche — pour l’instant — les syndicats, très remontés sur ces deux dossiers. Sans détailler ce qu’il attendait d’eux sur le fond, il a égrené au compte-goutte quelques précisions. Sur l’assurance chômage, il leur demande de « négocier dès les prochaines semaines » sur deux priorités, à savoir le système d’indemnisation et l’emploi des seniors. Le Premier ministre enterre de fait le texte de la réforme imposée par Gabriel Attal et mise sur pause en juillet.

Il redonne ainsi la place au patronat et aux syndicats, gestionnaires de l’Unédic depuis sa création. Mais avec quelles marges de manœuvre ? Seront-ils libres d’en décider, soit en reprenant l’accord déjà négocié en novembre 2023 qui a été mis à la poubelle par l’ancien gouvernement, soit en repartant d’une feuille blanche ? Reste à la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, de définir les conditions posées à ce nouveau deal.

Pas de calendrier sur les retraites

Autre dossier épineux en vue, la réforme des retraites. Si Michel Barnier a déclaré qu’il « faudra reprendre le dialogue », pas question pour autant de revenir sur l’axe central de la réforme, l’âge légal de départ à 64 ans, comme le réclament les syndicats.

En mettant en avant l’« impératif » de la préservation « du système de retraites par répartition », le Premier ministre concède toutefois « certaines limites » à la loi votée au printemps 2023, qui devaient être « corrigées ».

« Les questions des retraites progressives, de l’usure professionnelle, de l’égalité entre les femmes et les hommes face à la retraite méritent mieux que des fins de non-recevoir », a tracé Michel Barnier. Une ligne de crête sur laquelle les « partenaires sociaux » devront « réfléchir ». Mais aucun calendrier n’a été fixé.



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