Discours de Michel Barnier : « Il a pris beaucoup de temps pour en dire peu », juge François Hollande


Au lendemain du discours de politique générale de Michel Barnier, François Hollande estime que le Premier ministre n’est pas allé « très loin dans les annonces, tant il est contraint ». Interrogé au micro de BFM – RMC, l’ancien chef de l’État estime qu’ « il ne pouvait rien y avoir ». « Pour reprendre une formule du général de Gaulle : il a pris beaucoup de temps pour en dire peu et peut-être pour faire presque rien », a-t-il poursuivi.

Cette « absence de fond » s’explique facilement, selon l’ancien président : « Sa majorité est tellement divisée et contradictoire. Et le Rassemblement national lui a fixé ses lignes rouges ». Au passage, celui qui siège désormais au Palais-Bourbon maintient qu’il signera une motion de censure déposée par la gauche, en début de semaine prochaine. « Ce n’est pas l’homme » qui est mis en cause, « ce sont les conditions de sa nomination », a-t-il précisé.

« Et là, on a quoi ? »

« Je m’étais engagé pour écarter la menace de l’extrême droite et pour susciter un front républicain. J’attendais d’Emmanuel Macron que ce soit un gouvernement du front républicain qui puisse diriger le pays », a-t-il défendu. « Et là, on a quoi ? On a un Premier ministre, un homme sincère, j’imagine, mais qui est traversé par toutes les contradictions d’une majorité extrêmement réduite ».

Au passage, François Hollande est revenu sur la proposition de résolution visant à destituer le chef de l’État, déposée par la France insoumise. Celle-ci doit être examinée ce mercredi par la commission des Lois de l’Assemblée nationale. Cette proposition « n’a aucun sens et aucun avenir », a-t-il jugé. Et de défendre : « Je ne suis pas pour le KO, je suis pour que le pays avance ».

Si les socialistes ont accepté de transmettre ce texte à la commission des Lois, ils ont prévenu qu’ils voteraient « unanimement » contre cette procédure qui risque selon eux de « donner une légitimité nouvelle » au chef de l’État car elle est « vouée à l’échec ».



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