Economie. Cotentin : où en est le projet portuaire du site de Collignon ?
Le projet Collignon-sud-Croix Morel, à Cherbourg-en-Cotentin a fait l’objet d’un rapport établi par la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAE) de Normandie. Si l’organisme évoque une étude d’impact de bonne qualité et bien documentée, elle estime également qu’elle doit être complétée sur certains enjeux, notamment celui de la biodiversité.
Le projet
Porté par Ports de Normandie, ce projet vise à accueillir des entreprises en lien avec l’activité portuaire et maritime, notamment la logistique, sur un terrain d’une surface de 16,8 hectares, dont 3,4 hectares seront préservés en espaces naturels.
Intitulé « Collignon sud – Croix Morel », le plan établi par Philippe Deiss au moment du lancement de la concertation publique, en janvier 2021, était d’accueillir entre huit et quinze entreprises pour créer entre 200 et 500 emplois.
Le coût global de l’aménagement de cet espace avait été évalué à 2 millions d’euros à l’époque.
Ce que dit la MRAE
Dans son rapport, la MRAE reconnaît les atouts du dossier, mais pointe également les manquements, notamment environnementaux.
« L’urbanisation de ce secteur proche du littoral et situé dans un corridor écologique localement important doit faire l’objet d’une justification mieux étayée. Par ailleurs, le projet engendrera des impacts qui ne sont pas entièrement évalués. Des compléments sont notamment nécessaires sur l’avifaune, les chiroptères, le fonctionnement hydraulique et la connexion de la zone humide et, plus globalement sur la biodiversité dont l’absence de perte nette doit être démontrée. »
L’autorité environnementale souhaitait donc que la collectivité, à savoir la Ville de Cherbourg-en-Cotentin, interroge de nouveau Ports de Normandie pour apporter plus de précisions.
Ce que dit Ports de Normandie
Ports de Normandie, qui porte le projet, a fait suite à l’avis de la MRAE.
« Nous avons conduit des investigations complémentaires pour pouvoir répondre aux interrogations soulevées, notamment sur la biodiversité. Nous avons également pris l’attache de la Ville et de l’agglomération pour apporter les réponses quant aux questions qui les concernent, notamment sur l’urbanisme, le développement économique du territoire et la capacité technique du site à accueillir une zone d’activité de cette ampleur. La Shema est actuellement en train de réaliser une synthèse de l’ensemble des données recueillies afin de répondre à la MRAE et d’enrichir leur étude d’impact. »
Ce que dit le collectif
Il y a quelques semaines, un collectif de riverains des quartiers Chardine, Jardins de Tourlaville et résidence Bourbourg s’est formé.
Opposés au projet, la vingtaine de membres souhaite alerter sur « les nuisances encourues si les projets d’aménagement prévus par le Plan local d’urbanisme voient le jour. Ce collectif, appuyé par l’association Cotentin Nature, a donc vocation a rapidement s’étoffer pour porter la parole des citoyens », explique le collectif.
« Si le projet voyait le jour, la faune et la flore se trouveraient durement impactées. Au-delà, c’est tout un cadre de vie et de loisirs qui serait bouleversé pour bon nombre d’habitants de Cherbourg-en-Cotentin qui fréquentent cet espace naturel. Des problèmes importants de nuisances sonores et de sécurité routière ne manqueraient pas de se poser. »
L’emprise totale du terrain est de 16,8 hectares, dont 3,4 seront préservés en espaces naturels.
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