Éleveur, prof, chef d’entreprise… ces ex-sportifs de haut niveau qui ont choisi des voies inattendues


Martin Fourcade a raccroché ses spatules… pour monter sur les planches. Le quintuple champion olympique, retraité depuis 2020, va mûrir un projet de spectacle intitulé « Hors-piste » sur son parcours de sportif de haut niveau. Au total, 17 dates sont prévues à l’automne dans une dizaine de villes.

Comme d’autres athlètes avant lui, le Catalan va se produire dans un domaine totalement différent de celui dans lequel il excelle. Au crépuscule d’une carrière focalisée – souvent dès le plus jeune âge – sur la performance sportive, nombreux sont les athlètes qui doivent faire face à cette « petite mort du sportif » et se reconvertissent dans un secteur inédit. En voici quelques exemples.

Louis Picamoles, du XV de France au fromage de chèvre

À 36 ans, riche d’un parcours qui l’a vu fouler les pelouses de Montpellier, Toulouse, des Northampton Saints et de L’Union Bordeaux Bègles, le troisième ligne centre arrête sa carrière. Et il a déjà prévu la suite. L’ancien international vient de racheter 58 ha de terres dans l’Hérault. Lors de sa dernière saison avec l’UBB, le vice-champion du monde 2011 suit une formation agricole. Son objectif : intégrer le monde paysan, après 18 années de pratique du rugby au niveau professionnel. Louis Picamoles est désormais installé au pied des Cévennes, où il élève des chèvres et fabrique des fromages bio avec son épouse.

Élise Bussaglia, retour dans l’enseignement

Après 192 sélections en équipe de France et des passages par les plus grands clubs (PSG, OL, FC Barcelone…), la Sedanaise décide en 2019 de raccrocher les crampons après la Coupe du monde et de redevenir professeur. Et pour cause : avant d’être footballeuse professionnelle, l’ancienne Barcelonaise avait lancé sa vie professionnelle en obtenant le CRPE (concours donnant accès à la profession d’institutrice).

« Ça a été très exigeant en termes d’organisation et de travail, se remémore la quadruple championne de France dans une interview à Télérama. Je révisais dans la journée avant de m’entraîner le soir avec le PSG. J’ai eu le concours dans les Yvelines, puis j’ai exercé une année (en 2010-2011, NDLR). Et là, c’était encore plus dur. Je m’occupais de ma classe avant les entraînements. Je n’avais presque plus de moments pour me détendre. J’étais tout le temps prise par le foot ou le travail. »

Éric Cantona, un certain succès dans le cinéma

Footballeur talentueux au caractère imprévisible, Éric Cantona est une légende de Manchester United. Le natif de Marseille, qui a quitté les terrains de Premier League (championnat qu’il remportera à quatre reprises) en 1997, se reconvertira dans le beach-soccer, discipline qu’il a rendue populaire en France.

Mais l’ancien attaquant de l’AJ Auxerre n’a pas attendu la fin de sa carrière pour s’essayer à son autre passion : le cinéma. Il s’est fait remarquer dans le film « Le bonheur est dans le pré », d’Étienne Chatiliez, et a ensuite tourné dans une vingtaine de films. On lui doit également « Looking for Éric », coproduit avec Ken Loach, présenté au Festival de Cannes 2009 en sélection officielle, dans lequel il interprète son propre rôle. « Éric The King » est actuellement à l’affiche du film d’action AKA, sorti sur Netflix le 28 avril, qui est devenu le film français le plus visionné dans le monde sur la plateforme.

Bernard Hinault, passion élevage

Du haut de son impressionnant palmarès (5 Tours de France, 3 Tours d’Italie et 2 Tours d’Espagne notamment), Bernard Hinault avait une ambition intime, réalisée sitôt son vélo raccroché. En 1986, il emménage avec sa famille dans une ferme de Calorguen, achetée trois ans auparavant, pour devenir agriculteur.

Pendant 20 ans, le Breton va se consacrer à l’élevage de 150 vaches charolaises. En parallèle, Hinault garde un pied dans le monde du cyclisme. Entre 1987 et 2016, il s’occupe des relations publiques chez Amaury Sport Organisation, en particulier sur le Tour de France. Il sera également sélectionneur de l’équipe de France de 1988 à 1993, succédant à Jacques Anquetil.

Stéphane Guivarc’h dans les bassins

Parmi les joueurs qui composaient l’équipe championne du monde en 1998, la plupart sont devenus entraîneurs ou consultants. Stéphane Guivarc’h, de son côté, a choisi une voie totalement différente. L’ancien buteur du Stade Rennais puis de l’AJ Auxerre est devenu vendeur de piscines, chez lui, en Bretagne.

« Ce n’est pas parce qu’on a été champion du monde qu’on n’a pas le droit de bosser dans un autre domaine, nous confiait-il en 2018. Au contraire, cela montre qu’on peut faire autre chose que du foot et ça casse, au passage, quelques idées reçues. Je pars du principe que chacun fait ce dont il a envie. Je ne regarde pas ce que font les autres, cela ne m’intéresse pas. Je n’ai jamais recherché les caméras. J’existe pour ce que je suis. »

Vincent Clerc, chef d’entreprise chez McDo

Après 17 années de rugby professionnel, l’ancien joueur du Stade toulousain et de l’équipe de France Vincent Clerc est devenu un exemple de reconversion réussie. Il a su anticiper son après-carrière, en obtenant un Master en management du sport à la Toulouse School of Management en 2008. Après avoir dirigé plusieurs sociétés, tout en étant consultant pour France Télévisions, l’Isérois est depuis 2021 patron d’une franchise McDonald’s à Toulouse.

« Le processus est long, il y a une vraie sélection chez Mc Donald’s, et aucun passe-droit, expliquait-il alors à la Dépêche du Midi. J’ai dû effectuer une formation de 15 mois, en travaillant à tous les postes, d’équipier à manager. J’ai investi les économies de ma carrière de rugbyman, c’est un vrai engagement dans une carrière de chef d’entreprise. »

Jeremy Clement et son huile d’olive

Après une riche carrière au cours de laquelle il a disputé 328 matchs dans l’élite française, l’ancien milieu défensif du PSG s’est reconverti en tant qu’entrepreneur. Et pour cela, Jeremy Clément s’est associé avec Remo Simonetti et Isabelle Cristina, un couple qui travaille dans la production de vin. Ensemble, ils se sont lancés en 2021 dans la production et la vente d’huile d’olive. La marque « Roméo et Juliette » est née, le premier prénom étant celui du fils de l’Isérois de 38 ans.



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