Emprunt russe : le Rassemblement national a remboursé les 6 millions d’euros qu’il devait à Aviazapchast
C’est un boulet en moins pour le Rassemblement national. Le parti annonce, ce mardi, avoir remboursé la totalité de son prêt à la société russe Aviazapchast, qui avait été contracté par le parti auprès d’une banque tchéco-russe, tombé ensuite dans les mains d’une banque totalement russe. Le RN a ainsi remboursé les plus de six millions d’euros restants, selon un communiqué publié par le député de la Moselle et trésorier du parti, Kevin Pfeffer.
« Malgré une dernière échéance prévue le 20 décembre 2028, c’est avec une anticipation de 60 mois que le Rassemblement national a honoré le remboursement du sol de son prêt pour un montant de 6 088 784 euros », indique le trésorier du Rassemblement national dans son communiqué.
« Ce remboursement anticipé a été permis par la politique d’économies, de restructuration de ses services, de renégociation de ses contrats menée depuis plusieurs années par le RN, par les résultats des élections législatives de juin 2022 et l’augmentation concomitante de la subvention annuelle de l’État au Rassemblement national ». Grâce à l’arrivée en juin 2022 de presque 90 députés au Palais-Bourbon, le Rassemblement national avait ainsi « remporté plus » de 10 millions d’euros en dotation publique après ses résultats.
Un refus des banques européennes
Dans son communiqué, le Rassemblement national précise « que cet emprunt avait été souscrit (en 2014) pour le financement de ses activités politiques et pour assurer sa participation aux élections » face « aux refus de toutes les banques européennes au premier rang desquelles les banques françaises de lui accorder un prêt à cette époque ». Après la faillite de la banque tchéco-russe, la First Czech-Russian Bank, avec qui le RN avait initialement signé, la créance avait été cédée à une entreprise russe de location de voitures, Conti, puis revendue en 2019 à Aviazapchast, firme dirigée par d’anciens militaires russes et spécialisée dans les pièces détachées pour avions.
Comme nous l’écrivions en juin dernier, Kévin Pfeffer s’était fixé comme objectif de se débarrasser de cet emprunt russe. « On devait finir de rembourser en 2028 mais je fais tout pour en terminer cette année car c’est un argument politique utilisé contre nous par nos adversaires », justifiait l’élu de Moselle.
Lors de la dernière campagne présidentielle, sur fond de guerre en Ukraine, Marine Le Pen s’était fait attaquer à plusieurs reprises concernant ce prêt. Lors du débat d’entre-deux tours de l’élection présidentielle de 2022, deux mois après l’invasion de l’Ukraine, le président Emmanuel Macron avait ainsi estimé que Marine Le Pen parlait « à (son) banquier quand elle parle de la Russie ».