Espace : 2023 DW, un astéroïde de 50 mètres, pourrait s’écraser sur Terre en 2046


2023 DW pourrait s'écraser sur Terre d'ici à 2046.
2023 DW pourrait s’écraser sur Terre en 2046. (©Photo d’illustration/tangoas / Adobe Stock)

L’espace regorge de surprises. Parfois, on tombe sur des planètes en forme de ballon de rugby, d’autres fois, il nous offre des spectacles rares, comme des aurores boréales dans des endroits inhabituels, deux planètes (Mercure et Vénus) donnant l’impression de se toucher, ou des comètes, visibles depuis notre jardin et à l’œil nu.  

Mais il peut aussi se montrer menaçant. La preuve par l’information : Alain Maury et Georges Attard, deux astronomes amateurs français, spécialistes de la chasse aux astéroïdes, ont repéré 2023 DW et ont transmis leurs observations à l’Union astronomique internationale, ce qui a intéressé la Nasa.

Il est fréquent que des corps célestes nous frôlent, comme en décembre 2022 avec 2015 RN35, ou 1994 PC1, à peine un mois plus tard. Mais là, cet astéroïde d’une cinquantaine de mètres de diamètre aurait une (petite) chance de s’écraser sur Terre en 2046. 

Armageddon en 2046 ? 

« Pas d’inquiétude, il est commun pour les astéroïdes d’apparaître, dans un premier temps, plus dangereux qu’ils ne le sont vraiment », a rassuré l’Agence spatiale européenne (ESA), sur Twitter. 

Et ça, pour être menaçant, 2023 DW l’est vraiment. D’une taille de 49,23 m, précisément, il file à une vitesse de 24,63 km/s. « En comparaison, les autres astéroïdes se déplacent à des allures situées entre 12 et 20 km/s », rappelle Gilles Dawidowicz, vice-président de la Société astronomique de France (SAF), contacté par actu.fr. « Mais, les comètes peuvent aller encore plus vite : jusqu’à 70 km/s. »

Vous pouvez simuler le parcours de l’astéroïde

Grâce aux calculs de la Nasa, cette dernière a publié un simulateur sur son site internet. Accessible à cette adresse, il permet d’en apprendre plus sur 2023 DW, et de visionner l’itinéraire qu’il pourrait emprunter.

Et même si « cela prend plusieurs semaines pour réduire les incertitudes », comme le rappelle la Nasa sur Twitter, les scientifiques ont d’ores et déjà estimé son orbite sur des dizaines d’années. Selon eux, c’est clair, il y a une chance pour que sa trajectoire croise la nôtre. Grâce à leurs calculs, ils ont été en mesure de définir une date précise : le 14 février 2046. 

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L’Agence spatiale européenne va même plus loin dans les estimations et évoque une probabilité d’une chance sur 700 pour que cette grosse pierre nous tombe sur la tête.

Le vice-président de la SAF tient, lui aussi, à rassurer : « Pour le moment, on parle d’incertitudes à hauteur de millions de kilomètres. Rien n’est encore acté. »

La Nasa a, par ailleurs, classé 2023 DW n°1 de sa « risk list« , un classement référençant les objets célestes qui pourraient mettre à mal l’Humanité. Dans les faits, un astéroïde de cette taille ne détruirait pas le monde, mais causerait pas mal de problèmes. 

Un choc semblable à celui de la Toungouska ? 

Si cette énorme pierre venait à atteindre la surface de la Terre, cela aurait de graves conséquences. Gilles Dawidowicz évoque « une catastrophe atomique d’ampleur régionale. Disons qu’il tombe sur Rennes, alors toute l’Ille-et-Vilaine pourra être rayée de la carte ».

D’ailleurs, ce gros caillou n’est pas sans en rappeler un autre aux astronomes. En juin 1908, une météorite est presque tombée en Sibérie. C’est l’événement de la Toungouska. Et l’astéroïde avait explosé 5 à 10 km avant de toucher le sol. Pour autant, les conséquences ont été désastreuses : les scientifiques parlent d’une puissance équivalente à 1000 fois celle de l’attaque de Hiroshima. 

Plus de 2000 km de forêts et 60 millions d’arbres ont été balayés. La détonation, qui a fait des dégâts dans un diamètre de plus de 100 km, avait été entendue à 1500 km à la ronde, soit l’équivalent d’un Paris – Stockholm. Des incendies en sont nés et ont duré des semaines entières. 

L’estimation de la taille de ce qui a causé tout ça : plusieurs dizaines de mètres.

Dart : une arme contre les astéroïdes

Mais la situation a changé depuis quelques mois. Nous disposons désormais d’une arme contre les astéroïdes. En novembre, la Nasa a envoyé la sonde Dart, 600 kg pour 1 m3 (sans compter les panneaux solaires) s’écraser sur Dimorphos, 163 mètres de diamètre. L’objectif : dévier la trajectoire de ce (très) gros caillou (qui ne menaçait en rien la survie de l’Humanité. La mission Dart a été lancée comme un test, pour voir si cela pouvait fonctionner). 

Et ce fut un énorme succès : l’orbite de Dimorphos a été réduite de 32 minutes. Alors même que cela aurait « déjà été une réussite de réduire de 10 min », comme l’expliquait, à l’époque, Bill Nelson, chef de la Nasa. 

La Nasa a prouvé que nous étions sérieux en tant que défenseurs de la planète.

Bill NelsonChef de la Nasa

« Là, ça va s’accélérer », s’enthousiasme Gilles Dawidowicz. « Mais rien n’est encore fait, il faut être très précis et affiner les calculs. Seul le temps nous le permettra », tempère-t-il directement. En effet, Dimorphos est trois fois plus grande que 2023 DW. 

Pas de panique, donc, mais prudence tout de même. 

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