Festival de l’Alpe-d’Huez : «38,5 quai des Orfèvres» et «les Petites Victoires» grands gagnants


Le film n’a pas encore de date de sortie, il n’a même pas de distributeur… Mais il ne devrait pas tarder à en avoir. Ce samedi soir, « 38,5 Quai des Orfèvres », premier long-métrage de Benjamin Lehrer, a remporté le Grand Prix au 26e Festival international du film de comédie de l’Alpe-d’Huez. Cette farce absurde, trash et totalement folle, avec Didier Bourdon, Caroline Anglade, Artus ou encore Pascal Demolon, a des airs de « Cité de la peur » et parodie joyeusement « le Silence des agneaux ». En annonçant cette récompense, Karin Viard, la présidente du jury, en a salué « la créativité, l’inventivité, la maîtrise et joie des acteurs, en liberté mais complètement dirigés ».

L’autre grand gagnant de la soirée est « les Petites Victoires », couronné par… une double victoire : la comédie de Mélanie Auffret a décroché le prix spécial du jury et le prix du public. Dans ce très joli film sur la ruralité, en salles le 1er mars, Julia Piaton campe face à Michel Blanc une maire et institutrice d’un petit village breton qui lutte pour sauver les commerces de proximité et dont l’école est soudain menacée. « Messieurs dames, pensez à vos petites victoires ! » s’est exclamée la réalisatrice de 31 ans. C’est après avoir projeté son court-métrage au Festival de l’Alpe-d’Huez en 2016 que Mélanie Auffret avait été repérée par le producteur Foucauld Barré. Ce dernier avait ensuite produit « Roxane », le premier long-métrage de la cinéaste, sorti en 2019, et ensuite, donc, « les Petites Victoires ».

Parce qu’« il n’y avait pas assez de prix », comme l’a expliqué le juré Stéphane Foenkinos, ce jury 2023 en a créé un nouveau : le « prix coup de cœur ». Celui-ci a été remis « à l’unanimité » à « 23 Décembre », comédie québécoise de Miryam Bouchard, sorte de « Love actually » charmant, drôle et délicieusement romantique, déjà sorti au Québec et qui n’a pas encore de date de diffusion en France.

Le prix d’interprétation féminine a quant à lui été attribué à Brune Moulin, la jeune actrice de « la Plus Belle pour aller danser », de Victoria Bedos (qui sort le 19 avril). Dans cette comédie sensible, l’ado de 15 ans, dont c’est le premier rôle au cinéma, joue une jeune fille qui se déguise en homme pour se rapprocher du garçon dont elle est amoureuse. « Je vais pleurer », a déclaré la jolie comédienne en montant sur scène. Après avoir remercié « surtout Victoria », elle a fait rire et ému la salle en lâchant : « J’arrive pas à croire que je suis là. J’ai une éval’de maths lundi et je suis là ce soir. » « On a fait le pari de la jeunesse », avait souligné la jurée Bérengère Krief avant d’annoncer son nom. « Brune, fuck les maths, t’es actrice ! » a lancé un peu plus tard (l’autre juré) Antoine Bertrand.

Le jury a assuré le spectacle

Le prix d’interprétation masculine, lui, a été décerné à William Lebghil. Dans « les Complices », comédie décalée de Cécilia Rouaud (en salles le 12 avril), l’acteur de 32 ans incarne un jeune homme naïf qui se lie d’amitié avec un tueur à gages campé par François Damiens. « C’est mon premier prix et ça me fait trop plaisir », a réagi le comédien sur scène, qui a tenu à partager sa récompense avec ses partenaires (Damiens et Laura Felpin) et souligné qu’il avait vécu « un tournage d’une grande gentillesse, d’une grande camaraderie ».

La cérémonie de clôture avait commencé par une petite chorégraphie du jury (Karin Viard, entourée de Bérengère Krief, Antoine Bertrand, Stéphane Foenkinos et Camille Chamoux, affublée d’une attelle au genou après s’être blessée la veille en faisant du ski). Tous les cinq se sont déhanchés sur « Wannabe », des Spice Girls, après l’apparition de Karin Viard, portée par Bérengère Krief, Stéphane Foenkinos et Antoine Bertrand pendant que Camille Chamoux envoyait sur elle des pétales de roses… La présidente du jury avait annoncé que les choix avaient été réalisés « avec cœur, avec sincérité » : « On espère que vous serez d’accord avec nous… un minimum », avait-elle prévenu.



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