Finale de Betclic Élite : corrigés par Monaco, les Mets et Wembanyama déjà sous pression


Assis sur le banc, Victor Wembanyama se prend la tête dans les mains. Complètement incrédule. Sonné ! La mi-temps n’a pas encore été sifflée mais le match est déjà terminé (52-21). Le duel au sommet, tant attendu, entre le leader de la saison régulière – Monaco – et son dauphin a tourné court. L’exploit espéré s’est transformé en déroute. Le rêve en cauchemar pour les Metropolitans. On se doutait que la mission serait compliquée, elle semble impossible.

Dépassés dans tous les compartiments du jeu, et peut-être rattrapés par l’enjeu, les joueurs de Vincent Collet ont été concassés, humiliés, éparpillés façon puzzle (87-64), samedi soir, à Monaco lors de la première manche de la finale de Betclic Élite. La réaction en fin de match et un tir à 3 points de Barry Brown au buzzer n’y changeront rien.

« Notre prestation lors de la première mi-temps n’est pas acceptable, on a baissé la tête, courbé l’échine, peste Vincent Collet en conférence de presse. On les a trop respectés. Ils sont forts, bien sûr, mais on les a trop respectés. J’ai trouvé mon équipe trop attentiste, ce qui n’est pas le cas normalement. Tu peux être moins bien offensivement mais on doit toujours être irréprochable en défense. Ça n’a pas été le cas. Je suis obsédé depuis le début de la semaine par le contrôle du rebond et on ne l’a pas contrôlé. On a été très maladroits mais laisser 15 rebonds offensifs est inacceptable. »

Monaco, battu à trois reprises en finale du championnat (2018, 2019 et 2022), est décidé à stopper cette série noire. À enfin inscrire son nom au palmarès de l’épreuve après l’avoir fait en Coupe de France en avril. L’ogre de la Betclic Élite – avec ses 20 millions de budget et sa constellation de stars dont Mike James – et 3e de la prestigieuse Euroligue n’a laissé aucun espoir au Metropolitans sous le regard du Prince Albert II. Les absences de Donta Hall et Chima Moneke – mis de côté par le coach en raison du règlement de la Ligue qui n’autorise pas plus de 6 joueurs non formés localement sur la feuille de match – n’auront pas pesé.

Le suspense n’aura, lui, pas duré longtemps, à peine plus de deux minutes. Le temps de voir Victor Wembanyama réussir un contre autoritaire devant Donatas Motiejunas. Ce sera la seule éclaircie des Mets et de leur astre. Après avoir mené 0-2 puis 2-4, ils ont complément été étouffés par les Monégasques. Encore dans le coup après 10 minutes (23-15), les partenaires de Lahaou Konaté s’écroulent complètement par la suite. Leur jeunesse et leur absence d’expérience de ces grands rendez-vous se sont révélées préjudiciables.

Incapable de régler la mire et de stopper les déferlantes offensives monégasques. Le deuxième quart-temps tourne à la démonstration. Les points défilent. Monaco claque un humiliant et rédhibitoire (29-6) en 10 minutes. L’écart à la pause est de 31 points. Soit plus que le total de points inscrits par les Mets (21 !). Il grimpera jusqu’à 34 unités.

Seul Armel Traoré, blessé à un genou en novembre et absent jusqu’en mars, tient son rang, échappe au marasme général, avec 15 points – dont quelques dunks – et 6 rebonds. Victor Wembanyama lui a dû se contenter de 8 points, 7 rebonds, 2 contres et 2 passes. Bien loin des standards habituels du meilleur joueur de la saison et probable futur numéro 1 de la Draft NBA.

La fin de match permettra à Collet – conscient que « le match était perdu à la mi-temps » – de faire tourner son effectif, de ménager ses cadres et de donner du temps de jeu aux autres joueurs en prévision du prochain rendez-vous lundi. Malgré la correction et l’écart final, les Mets ne sont menés qu’une manche à rien. Collet, qui a disputé 8 finales comme coach, sait que les retournements de situation sont possibles dans une série au meilleur des 5 matchs.

« Je l’avais dit déjà après notre première victoire à Villeurbanne (en demi-finale), il faut en gagner trois, mais au-delà de la défaite ce qui est inquiétant c’est le rapport de force, on aurait pu perdre dans d’autres conditions mais là on a été surclassés, estime Collet. Pour inverser la tendance on doit beaucoup progresser d’ici lundi (et le match 2 de la série). Mais on va essayer. »

Ses joueurs devront se montrer moins naïfs et montrer « un autre visage » s’ils veulent relancer les espoirs et le suspense avant de recevoir à Roland-Garros, jeudi 15, et offrir à Wembanyama une sortie en apothéose. Ils ont moins de 48 heures pour trouver les solutions. « On va se rebeller et tout faire pour trouver des solutions s’il y en a », promet Collet.



Lien des sources