Gaza : la maison d’un photographe accusé de proximité avec le Hamas bombardée, huit membres de sa famille tués

Des frappes ont touché la maison d’un photographe de presse à Gaza quelques jours après qu’Israël et un collectif médiatique ont mis en doute sa couverture des attaques du 7 octobre perpétrées par le Hamas. Ce photographe, Yasser Qudih, a survécu aux frappes qui ont eu lieu le 13 novembre dernier, apprend-on ce mardi. Le journaliste indépendant a précisé que quatre projectiles avaient touché l’arrière de sa maison, tuant ainsi huit membres de sa famille.
Ce bombardement a eu lieu cinq jours après la publication, le 8 novembre dernier, d’un rapport d’HonestReporting se demandant si Qudih, et trois autres photographes basés à Gaza avaient eu connaissance de l’attaque lancée le 7 octobre par le Hamas contre Israël.
Reuters a fermement démenti les spéculations de HonestReporting, tout comme d’autres organismes de presse internationaux cités dans le rapport. Yasser Qudih avait fourni des photos à Reuters lors de l’attaque du 7 octobre par les terroristes du Hamas, en tant qu’indépendant.
Le photographe palestinien a confié qu’il était rentré chez lui à peine une heure avant les frappes sur son habitation, qui se sont succédé à quelques secondes d’intervalle et sans avertissement, vers 19h50 (17h50 GMT) ce soir-là. « Israël a attaqué ma maison », a-t-il déclaré. Interrogé sur les raisons de cette attaque, il a ajouté un « Je ne sais pas », laconique, selon l’agence Reuters. Ladite agence de presse n’a pas pu vérifier qui était responsable des frappes, ni pourquoi la maison de Qudih dans le sud de Gaza a été ciblée ou si les frappes étaient liées au rapport d’HonestReporting.
Le journaliste a expliqué qu’il vivait dans une maison de deux étages qui n’abritait que lui et sa famille proche et élargie. Une vingtaine de personnes se trouvaient chez lui lors des frappes, qui ont laissé un grand cratère dans une cour derrière la maison et détruit un côté du bâtiment. Le directeur de l’hôpital Nasser, le principal hôpital desservant le quartier où vivait Qudih, a confirmé à Reuters que les noms et les âges des huit membres de la famille tués figuraient sur la liste des morts enregistrée par l’hôpital.
Tsahal refuse de répondre
L’armée israélienne, qui a lancé une offensive militaire à Gaza en réponse à l’attaque du 7 octobre, a refusé de dire si ses forces avaient mené la frappe et, le cas échéant, quelle était la cible ? « L’armée israélienne se concentre actuellement sur l’élimination de la menace du Hamas. Les questions de ce type seront examinées ultérieurement », a ouvertement émis la critique l’armée israélienne en réponse aux questions de l’agence anglo-saxonne. Reuters s’est par ailleurs déclarée « profondément attristée » d’apprendre la mort des membres de la famille de M. Qudih. Elle a également déclaré que HonestReporting avait lancé des « accusations sans fondement » à l’encontre de son pigiste.
« Par la suite, de nombreuses menaces de mort ont circulé en ligne », a aussi écrit Reuters. « La situation sur le terrain est désastreuse et le refus de l’armée israélienne de donner des assurances sur la sécurité de notre personnel menace sa capacité à fournir des informations sur ce conflit sans craindre d’être blessé ou tué ».
« Tous les terroristes qui sont entrés illégalement dans nos communautés le 7 octobre, tous les individus qui sont arrivés avec les ignobles meurtriers qui ont brutalement assassiné, violé, mutilé, brûlé et kidnappé leur chemin à travers le sud d’Israël connaîtront le même sort », a assuré Danny Danon, membre du Likoud, le parti au pouvoir en Israël, interrogé sur les frappes contre le domicile du photographe. Le bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahou a défendu dans un communiqué que l’armée israélienne respectait le droit international et prenait « les précautions possibles pour atténuer les dommages causés aux civils ». Le Hamas n’a quant à lui pas commenté.