Go Sport : le tribunal de commerce a choisi l’offre de reprise d’Intersport


Le tribunal de commerce de Grenoble a tranché ce vendredi sur le rachat de Go Sport. C’est Intersport qui a été choisi pour reprendre le groupe, en redressement judiciaire depuis janvier, et actuellement détenu par Hermione, People – Brands (HPB), une société de l’empire Ohayon.

Le tribunal a ainsi suivi « l’avis unanime du parquet, des créanciers et des salariés », a souligné le procureur adjoint François Touret de Coucy dans un communiqué. Selon lui, Intersport s’engage à reprendre « 72 magasins correspondant à 90 % des emplois », pour un prix de 35 millions d’euros. Dans le détail, dans son offre, déposée en coentreprise avec la société qatarienne Al-Mana, Intersport France a proposé de reprendre 72 boutiques, 1 446 salariés des magasins sur 1 574, et 185 salariés du siège (sur 227).

« Nous nous réjouissons de cette décision et de cette issue favorable pour l’avenir de Go Sport et de ses salariés », a commenté, dans un communiqué, le propriétaire actuel. Cette décision est une « bonne nouvelle », a commenté le ministre chargé de l’Industrie, Roland Lescure, qui souhaite que la « priorité » soit donnée à l’accompagnement des salariés non repris.

« Go Sport nous ressemble, avec pour ADN la randonnée, le ski, le vélo… Et des profils de collaborateurs similaires. Et nous avons une complémentarité géographique : là où Intersport est faible, Paris et la région parisienne, Go Sport a un maillage fort. Et Go Sport est plutôt absent des zones, en province, où on est très forts », avait expliqué le PDG d’Intersport, Jacky Rihouet, en mars.

Camaïeu, Gap, Galeries Lafayette…

Une vingtaine d’offres de reprise avaient été reçues par le tribunal, dans le cadre d’un plan de cession, alors que le propriétaire d’Hermione, People & Brands avait renoncé « avec regret », dans la dernière ligne droite, à présenter un plan de continuation. Lundi après-midi, la holding avait annoncé dans un communiqué n’avoir pas pu conclure ses discussions « avec un partenaire de l’univers du sport, fortement intéressé par (son) projet de continuation », comme elle entendait le faire initialement.

Ce désistement intervient alors que le groupe de l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon traverse une passe financière et judiciaire difficile. Après la liquidation de l’enseigne Camaïeu (2 600 salariés) en septembre dernier, la holding de tête du groupe, la Financière immobilière bordelaise (FIB), s’est déclarée en cessation de paiements, l’enseigne Gap (350 salariés) récemment rachetée par Go Sport a été placée en redressement judiciaire et 25 magasins Galeries Lafayette ont été mis en procédure de sauvegarde.

Par ailleurs, le parquet de Paris a ouvert une enquête judiciaire pour « escroquerie en bande organisée, blanchiment habituel, banqueroute et abus de bien social », en prolongement d’une information ouverte à Grenoble à la suite de « plusieurs révélations de faits délictueux » signalés par les commissaires aux comptes de Go Sport.

La société-mère Groupe Go Sport rassemble les activités du siège du distributeur, à Sassenage près de Grenoble, et 46 magasins en master franchise à l’international. Sa filiale Go Sport France réunit 82 magasins intégrés, 87 magasins franchisés (Go Sport et Endurance Shop) ainsi que la vente en ligne. En termes de ventes, le groupe Go Sport pèse un peu plus de 7 millions de chiffre d’affaires sur l’année 2021, et Go Sport France un peu plus de 350 millions d’euros, selon les chiffres des administrateurs judiciaires.



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