Guerre en Ukraine : la Chine envisagerait de produire des « drones kamikazes » pour l’armée russe


La Chine va-t-elle sortir de sa neutralité, un an après le début de l’invasion russe en Ukraine ? La question revient sur la table alors que Pékin envisagerait de démarrer une production à grande échelle de drones d’attaque « kamikazes » pour le compte de l’armée russe, affirme l’hebdomadaire allemand Der Spiegel publié vendredi. Des négociations en ce sens ont été entamées entre les responsables militaires russes et le fabricant chinois de drones Xi’an Bingo Intelligent Aviation Technology, précise le journal, sans citer de source.

Bingo se serait dit prêt à produire dans un premier temps 100 drones du type ZT-180, de les tester et de les livrer d’ici le mois d’avril prochain au ministère russe de la Défense. Ce modèle de drone est similaire aux drones Shahed 136 fabriqués en Iran, selon des experts militaires interrogés par le journal, et peut transporter une charge explosive de 35 à 50 kilogrammes.

Vers une production de drones en Russie ?

Dans un deuxième temps, le fabricant chinois, contrôlé par l’armée chinoise, envisage de transférer à la Russie des composants et son savoir-faire afin qu’une production de drones puisse commencer localement, affirme le Spiegel. Cela pourrait alors permettre à Moscou de produire lui-même 100 drones de ce type par mois, ajoute-t-il.

Interrogé par le Spiegel, le ministère chinois des Affaires étrangères n’a pas directement réagi aux informations du journal mais estimé que « les États-Unis sont la principale source d’armement pour le champ de bataille en Ukraine ». « Mais ils affirment à intervalles réguliers que la Chine pourrait livrer des armes à la Russie. C’est une manœuvre bien connue », a indiqué un porte-parole du ministère via un communiqué transmis par l’ambassade de Chine en Allemagne.

Les États-Unis ont accusé cette semaine la Chine d’envisager de fournir des armes à la Russie pour appuyer son offensive en Ukraine, ce que dément Pékin. Et le chancelier allemand Olaf Scholz a appelé jeudi soir à ne pas se faire d’« illusions » sur la Chine dans le conflit ukrainien, en soulignant qu’elle n’avait encore jamais à ce jour critiqué l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Cette guerre constitue un dossier délicat pour la Chine, en raison de ses forts liens diplomatiques et économiques avec Moscou. Mais la pression occidentale s’accroît sur Pékin. Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a d’ailleurs exprimé ses « doutes » sur le « rôle constructif » que la Chine peut jouer pour la paix en Ukraine.



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