Guerre Israël-Hamas : ce que l’on sait de l’attaque d’un cargo japonais par des rebelles Houthis


Japon, Yémen, Israël, Iran… De nombreux pays se retrouvent impliqués dans la capture dimanche en mer Rouge du Galaxy Leader, un cargo transporteur de voitures et de camions, appartenant de façon lointaine à un Israélien, mais affrété par un groupe japonais. Les rebelles Houthis, qui contrôlent une bonne partie du Yémen en guerre, revendiquent cet acte, expliquant agir en raison de l’attaque en cours d’Israël sur la bande de Gaza. 25 membres d’équipage étaient à bord et seraient donc actuellement détenus par ce groupe.

Comment s’est déroulée l’attaque des Houthis ?

L’attaque a eu lieu dimanche. Les rebelles ont réussi à « capturer un navire israélien » et « à l’emmener jusqu’aux côtes yéménites », écrit sur X (anciennement twitter), Yahya Saree, porte-parole militaire des Houthis.

D’après l’armée israélienne, le navire commercial faisait route depuis la Turquie vers l’Inde au moment de l’attaque. Elle a eu lieu au large de Hodeida, au Yémen, détaille la compagnie de sécurité maritime Ambrey. Les assaillants sont arrivés à bord d’un hélicoptère sur le navire, écrit la compagnie, publiant dans son message une vidéo de l’attaque, réalisée par les rebelles Houthis. Le navire aurait ensuite été « détourné vers le port d’Al-Saleef, au nord de Hodeida, contrôlé par les Houthis ».

Sur la vidéo, on peut en effet voir les rebelles débarquer sur le cargo en hélicoptère et menacer les personnes à bord avec leurs armes.

Le porte-parole militaire des Houthis a déclaré quelques heures plus tard que l’équipage était traité « conformément aux enseignements et aux valeurs de notre religion islamique », sans donner plus de détails. La société japonaise opérant sur ce trajet – Nippon Yusen, également connue sous le nom de NYK Line – a indiqué dans un communiqué avoir constitué une équipe spéciale chargée de recueillir des informations et d’assurer la sécurité des 25 membres d’équipage.

Pourquoi ce bateau est-il visé ?

C’est l’attaque en cours d’Israël sur la bande de Gaza qui est clairement visée par cet assaut. Israël a déclaré vouloir éradiquer le groupe terroriste du Hamas, après l’attaque de ce mouvement sur son sol le 7 octobre dernier, qui a fait 1 200 morts, principalement des civils. L’armée israélienne bombarde depuis la bande de Gaza, où 13 300 personnes ont été tuées, selon le Hamas.

Yahya Saree, avait déjà écrit sur X que son groupe ciblerait les bateaux israéliens « en solidarité avec les Palestiniens ». Lundi, après l’attaque, il a lancé un « avertissement à tous les navires appartenant ou traitant avec l’ennemi israélien qui deviendront une cible légitime pour les forces armées ».

Au cours des dernières semaines, les rebelles Houthis ont lancé plusieurs drones et missiles en direction du territoire israélien. « Le fait que huit vagues de missiles et drones lancés par les Houthis depuis le Yémen n’ont pas réussi à atteindre leurs cibles en territoire israélien a peut-être poussé (les rebelles) à se focaliser à nouveau sur la mer Rouge », explique à l’AFP Mohammed Al-Basha, spécialiste du Moyen-Orient au centre d’analyse américain Navanti Group.

Mais parmi les 25 personnes capturées à bord du Galaxy Leader, pas d’Israéliens. Les membres d’équipage possèdent des nationalités diverses : ukrainienne, bulgare, philippine et mexicaine, a précisé le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.

Le bureau du Premier ministre israélien a également rappelé dimanche que le navire appartenait à une société britannique et était exploité par un groupe japonais. De son côté, la société Ambrey a précisé que le propriétaire du bateau était Ray Car Carriers, une société enregistrée en Grande-Bretagne, dont la maison mère appartient à l’homme d’affaires israélien Abraham Rami Ungar.

Et maintenant ?

Israël, le Japon et les États-Unis ont condamné la saisie du navire. Le Japon « communique avec Israël et, outre les contacts directs avec les Houthis, nous demandons instamment à l’Arabie saoudite, à Oman, à l’Iran et aux autres pays concernés d’insister auprès des Houthis pour qu’ils libèrent rapidement le navire et les membres de l’équipage », a déclaré lundi le ministre japonais des Affaires étrangères, Yoko Kamikawa.

Le bureau de Benyamin Netanyahou a, lui, « condamné fermement l’attaque iranienne contre un navire international », affirmant que le bateau avait été « détourné sous la direction de l’Iran par la milice yéménite des Houthis ». Mais l’Iran, qui soutien ce groupe armé, a rejeté lundi ces accusations. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a affirmé que « les groupes de résistance dans la région représentaient leur pays, qu’ils prenaient leurs décisions et agissaient sur la base des intérêts de leur pays ».

Une source militaire américaine a qualifié de « violation flagrante du droit international » la saisie du navire, ajoutant que Washington allait contacter ses alliés et l’ONU pour discuter des mesures « appropriées » à prendre. Le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell a dit de son côté craindre un débordement régional, lié au conflit en cours entre Israël et le Hamas.





Lien des sources