Gymnastique : le Pôle France de Marseille sommé de fermer ses portes


C’est une nouvelle décision de taille, dans une période particulièrement délicate pour la gymnastique française. Une semaine après la diffusion par Stade 2 d’une enquête témoignant de faits de maltraitances et de violences répétées à l’encontre d’anciennes gymnastes de l’équipe de France, et quelques jours après l’annonce par le ministère des Sports du lancement de deux enquêtes à l’encontre d’un entraîneur et d’une cadre de la Fédération, on apprend que l’une des plus grosses structures de haut niveau du territoire s’apprête à fermer ses portes.

Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux ce dimanche, le Pôle France de gymnastique de Marseille (Bouches-du-Rhône) indique : « la Fédération Française de gymnastique a convoqué la présidente du pôle pour une réunion ce samedi 20 mai à Miramas pour lui annoncer la décision de fermeture du pôle de Marseille au 30 juin 2023 ». Et poursuit : « La présidente est sommée de démissionner dès lundi et l’ensemble des activités arrêtées au 30 juin. Gymnastes titulaires, gymnastes entrantes, et salariés sont mises à la porte ».

Une gymnaste du Pôle et des Bleues se dit « écœurée »

Le communiqué du pôle détaille aussi « les raisons évoquées » pour justifier une telle mesure. « Le procès du directeur technique » (Vincent Plateau, récemment condamné à six mois de prison avec sursis pour harcèlement moral sur trois athlètes mineurs), « le reportage du Stade 2 » – « portant sur des faits qui ne concernent pas du tout le Pôle actuellement », assure le communiqué -, et enfin « une situation financière particulièrement instable ».

Contactée ce dimanche, alors que se déroulent justement, à Miramas, les Championnats de France de la discipline, la communication de la Fédération n’a pas été en mesure de nous confirmer cette information, nous précisant cependant avoir annoncé dès « le 18 mai, des décisions rapides suite à la décision concernant Vincent Pateau notamment ».

La nouvelle avait commencé à émailler sur les réseaux sociaux ce dimanche matin, notamment suite à la publication d’un message dans la « story » du compte Instagram de Sheyen Petit. Membre de l’équipe de France, la gymnaste de 20 ans qui s’entraîne à Marseille se disait « écœurée », « dans un état de désespoir total ». « J’apprends que le 30 juin, nous allons nous retrouver à la porte de notre gymnase !! », avait-elle déploré. Et ajoutait : « Pour certaines comme moi, qui sommes dans la préparation des JO de Paris 2024, nous devons tout reprendre dans une autre structure et faire comme si de rien n’était, comme si c’était normal… Vous trouvez ça normal vous ??? »

Dans ce long message, la vice-championne de France à la poutre et au sol en 2021, témoigne aussi de son soutien à « Vincent », qui n’est autre donc que Vincent Pateau, qui a récemment été condamné par la justice pour des faits de harcèlement moral. Selon la gymnaste, celui-ci a « toujours tout essayé pour apporter une nouvelle dynamique ». Sheyen Petit parle également de sa « bienveillance » et de son « énergie ».

Car en plus des deux enquêtes lancées, le ministère a annoncé que le cadre technique se verrait notifier d’une incapacité d’exercer toute fonction d’encadrement. Par ailleurs, un ex-entraîneur du pôle de Marseille, Pierre Ettel, doit lui aussi être jugé pour harcèlement moral, le 7 novembre prochain, rappelait l’AFP en début de semaine.

À moins d’un an et demi des Jeux olympiques de Paris, plusieurs gymnastes de haut niveau se voient donc privées de leur centre d’entraînement et devront se trouver un autre point de chute.



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