« Il joue beaucoup de son personnage » : Zlatan Ibrahimovic, plus qu’un joueur de foot


On le pensait éternel sur un terrain. Mais il a dit stop ce dimanche à 41 ans. Après une saison totalement plombée par une blessure du genou, Zlatan Ibrahimovic a officialisé la fin de sa carrière. Le buteur suédois prend officiellement sa retraite sportive et c’est en larmes qu’il l’a annoncé après le coup de sifflet final du match AC Milan – Hellas Vérone. « C’est le moment de dire au revoir au football, pas seulement à vous. Il y a trop d’émotions maintenant, allez Milan et au revoir », a-t-il lancé au micro sur le terrain du stade de San Siro.

Cet immense footballeur est passé par les clubs les plus prestigieux de la planète comme la Juventus Turin, L’AC Milan, L’Inter, le FC Barcelone et Manchester United. Première immense star de l’ère QSI, Ibra a porté le maillot parisien pendant quatre saisons (2012-2016) en remportant de nombreux trophées (quatre titres de champions, deux Coupes de France, trois Coupes de la Ligue) grâce à ses 156 buts et 61 passes décisives en 180 apparitions toutes compétitions confondues. Zlatan Ibrahimovic demeure le troisième meilleur buteur de l’histoire du PSG (derrière Kylian Mbappé et Edinson Cavani). C’est lui qui a fait passer à Paris un cap, sur le plan national comme international.

Mais, Ibra n’est pas seulement qu’une star du foot. C’est une star tout court. On ne peut, en effet, dissocier l’homme et l’attaquant international élevé comme légende du foot, même s’il n’a jamais remporté de Ballon d’or. Sûr de lui, frisant l’arrogance et parfois le mépris, le géant suédois a su jouer de son image, de Milan à Manchester en passant par Paris, et l’utiliser dans sa relation aux médias, au public et aux sponsors.

Entre provocations et vantardise, la couleur est annoncée dès son entrée dans le circuit professionnel. En 1999, alors âgé de 18 ans, Zlatan Ibrahimovic signe son premier contrat dans l’équipe du FC Malmö (D1 suédoise). C’est avec ces mots que l’enfant de la cité oubliée de Rosengard se présente à ses coéquipiers : « Retenez bien mon nom et mon visage. Je m’appelle Zlatan Ibrahimovic, et je vais devenir le meilleur joueur de foot du monde ». Ses punchlines ont fait de lui un homme hors-norme. Il laisse également derrière lui un franc-parler et une somme conséquente de déclarations bien souvent mises au service de son ego.

Son arrivée à Paris l’a fait passer dans une nouvelle sphère aussi bien que le club parisien. Le club de la capitale comptait 1,3 million de fans sur Facebook avant de dépasser la barre des 20 millions lors du passage du Suédois. Ce dernier a été une marque lucrative pour le PSG. Principaux partenaires du club parisien à l’époque, Nike et Fly Emirates ont ainsi multiplié par cinq leur investissement annuel, évalué à 25 millions d’euros. La star de la Ligue 1 avait même eu son propre néologisme dans le dictionnaire suédois. Le verbe « zlataner », inventé en France, est arrivé dans son pays d’origine il y a une décennie et figure sur la liste des néologismes relevés par le très officiel Conseil de la langue.

À l’époque, le terme inventé par les Guignols de l’info sur la chaîne Canal + avait été repris par les correspondants suédois à Paris, fascinés par la popularité du personnage en France. Il signifie « se charger de quelque chose avec vigueur, dominer sur et en dehors des terrains. »

« Ce pays ne mérite pas le PSG »

Son comportement sûr et en dehors des terrains est scruté à la loupe. Un jour, après un match perdu à Bordeaux avec plusieurs situations litigieuses, sa phrase polémique va même soulever une partie de la classe politique. « Ça fait 15 ans que je joue au football et je n’ai jamais vu un tel arbitre. Dans ce pays de merde. Ce pays ne mérite pas le PSG. » Son passage à Los Angeles (2018-2020) accroît encore sa popularité mondiale. « Zlatan joue beaucoup de son personnage même s’il en abuse parfois », nous confiait son ancien coéquipier Mickaël Ciani.

Au crépuscule de sa carrière sportive, on spéculait déjà sur son avenir post-football. Nombreux le voyait embrasser une carrière d’acteur. C’est arrivé plus tôt que prévu avec sa participation dans le dernier Astérix et Obélix, l’Empire du Milieu. « On cherchait quelqu’un avec de la prestance et de l’arrogance », avait déclaré le réalisateur Guillaume Canet pour expliquer le choix du géant suédois dans le casting de son film. Questionné récemment sur sa reconversion, l’ancien Parisien a annoncé qu’il ne pensait pas quitter le monde du football. Une chose est sûre : Dans le foot ou pas, Zlatan Ibrahimovic fera toujours parler de lui dans le futur.



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