Immigration, conduite sous stupéfiants, RN… Ce qu’il faut retenir de l’interview d’Élisabeth Borne


De nombreux sujets ont été abordés. Dans une interview accordée à Radio J – qui sera diffusée dans la matinée ce dimanche mais dont le contenu a déjà été dévoilé – la Première ministre est revenue sur le brûlant projet de loi sur l’immigration, désormais en haut de la pile des priorités du gouvernement après avoir été un temps reporté. Elle a, également, évoqué la question de la dette de la France, à quelques jours de la notation par l’agence financière Standard and Poor’s.

Parmi les thèmes évoqués, le Rassemblement national de Marine Le Pen, qui n’a, selon Élisabeth Borne, pas changé et est toujours un « héritier de Pétain ». « Je pense qu’il ne faut pas banaliser ses idées, ses idées sont toujours les mêmes (…). Je pense qu’un changement de nom ne change pas les idées, les racines », a-t-elle tancé, critiquant le fait que la fille de Jean-Marie Le Pen n’avait jamais dénoncé « ce qu’ont pu être les positions historiques de son parti ».

Dans ce contexte, la Première ministre a aussi évoqué la position du RN sur la Russie et le conflit ukrainien, dénonçant une « une proximité évidente » avec Vladimir Poutine. Proximité qu’elle reproche également à une partie de l’extrême gauche.

Pour autant, Élisabeth Borne ne met « pas de signe égal » entre le RN et LFI, a-t-elle assuré. « Je dis que le plus dangereux, que l’idéologie qui est fondamentalement dangereuse, c’est celle de l’extrême droite », a-t-elle conclu, n’écartant pas le risque d’une victoire de Marine Le Pen en 2027.

  • Vers des sanctions renforcées pour la conduite sous stupéfiants

Élisabeth Borne a également été interrogée sur la question de la conduite sous stupéfiants, qui s’est invitée dans l’actualité ces derniers mois. La cheffe du gouvernement a assuré qu’elle allait réunir un « comité interministériel de la sécurité routière » d’ici juillet. « Les sanctions (…) doivent sans doute être renforcées pour ceux qui conduisent sous l’emprise des stupéfiants », a-t-elle avancé.

Cette lutte passera aussi par une hausse des contrôles, l’objectif étant fixé à « un million » contre 800 000 en 2022. Mais aussi, peut-être, par un changement de loi. Élisabeth Borne a rappelé que les ministres de la Justice et de l’Intérieur étaient actuellement « en train de regarder » la possibilité de créer un délit d’homicide routier, sachant qu’actuellement les actes des conducteurs sous l’emprise de drogue ayant causé le décès d’une personne tombent sous le coup de « l’homicide involontaire ».

  • Des échanges sur la dette de la France

Autre sujet au cœur des discussions – et de l’actualité, puisque l’agence financière Standard and Poor’s rendra sa note début juin pour la France : la dette. « Je pense qu’on mène des réformes, on a présenté récemment une trajectoire de nos finances jusqu’en 2027 dans laquelle on veut, comme le président de la République s’y était engagé, réduire notre déficit à 2,7 % (du PIB) en 2027 », a-t-elle fait valoir. « On a aussi l’engagement dans cette trajectoire de baisser notre dette », a assuré la Première ministre, expliquant que le ministre de l’Économie avait lancé des « discussions très étroites » avec l’agence financière.

  • La place de l’UE sur l’immigration

Est-ce une façon de reprendre la main sur le sujet ? Élisabeth Borne a estimé que, sur la question de l’immigration, les décisions devaient se bâtir dans un cadre « européen ». Une manière claire de répondre aux propos de certains Républicains, qui souhaitent inscrire dans la Constitution la possibilité de déroger au droit européen quand « les intérêts fondamentaux de la nation » sont en jeu.

La droite entend montrer les muscles avec deux propositions de loi très fermes sur l’immigration, pour engager le bras de fer avec le gouvernement qui a lancé des concertations sur ce sujet. Les parlementaires LR ont déjà déposé une proposition de loi constitutionnelle à l’Assemblée et au Sénat.

« Il y a des difficultés que peuvent vivre les Français qui attendent des réponses efficaces plutôt que des slogans, des réformes constitutionnelles », a commenté la Première ministre, rappelant avoir « demandé à Gérald Darmanin (…) de mener des consultations sur la base de propositions qui ont pu être faites par le gouvernement », et se disant prête à discuter « avec les autres groupes parlementaires qui partagent la préoccupation et la volonté d’améliorer la situation sur ces questions migratoires ».



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