Industrie. Premier chargement sur le port de Cherbourg pour le parc éolien de Fécamp


Depuis plusieurs jours, les composants de quatre mâts d’éoliennes de plusieurs dizaines de mètres de haut attendent patiemment sur le port de commerce de Cherbourg-en-Cotentin (Manche).
Avec à l’intérieur les nacelles, les pales et autres pièces nécessaires à leur construction, ces immenses sections de pylônes doivent prendre la mer ce mardi 6 juin 2023 à bord de l’Innovation, un navire offshore de type jack-up du groupe Deme, leader mondial dans les infrastructures marines.
24 heures pour charger
Il s’agit là du premier chargement des 71 éoliennes à destination du parc de Fécamp devant entrer en service d’ici la fin de l’année 2023.
« Il y a trois semaines de retard », précise Yannick Millet, directeur général de la Société publique locale (SPL) Cherbourg Port, à propos du planning originel. « 24 heures sont nécessaires pour le chargement complet, peut-être un peu plus. » Au total, sur les 53 dockers employés sur le port, 30 sont mobilisés pour cette opération visant à embarquer 4 mâts, 4 nacelles et 12 pales.
À cette occasion, de nombreux élus des collectivités locales étaient présents pour mettre en avant l’investissement réalisé en faveur des énergies marines renouvelables sur le port de Cherbourg, « un pari risqué avec un agrandissement de 39 hectares et de 100 millions d’euros », souligne David Margueritte, président de l’Agglomération du Cotentin et de Cherbourg Port.
Un hub de stockage et de pré-assemblage d’éoliennes en mer de 15 hectares
Sur ces aménagements, inexistants il y a encore une dizaine d’années, un hub de stockage et de pré-assemblage d’éoliennes en mer de 15 hectares en bord à quai a récemment vu le jour.
Aménagé par Ports de Normandie et exploité par Siemens Gamesa, il a été étudié pour du stockage lourd, « le premier en France en termes de tonnage », félicite Hervé Morin, président de la Région Normandie, avec deux plateformes de 27 et 50 tonnes par m².
Vingt hectares en cours d’aménagement
Il trône aux côtés des 20 hectares en cours d’aménagement pour le stockage de la production des pales de LM Wind Power destinés à des projets à l’étranger, mais aussi, par exemple, des éléments de fondations pour le parc éolien de Saint-Brieuc.
« Il y a un an et demi de retard sur ce projet à cause des fonds marins en granit. L’activité sur le port en lien avec ce chantier devrait cependant se terminer avant la fin de l’année », rapporte Yannick Millet.
La filière d’avenir que représentent les EMR offre au port et à la Ville plusieurs centaines d’emplois non délocalisables.
Pour les 213 sections de mâts, pensant chacun 800 à 900 tonnes, les 71 nacelles et les 213 pales qui devront prendre la mer d’ici la fin de l’année, près de 70 escales sont attendues en 2023 sur le port.
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