Inondations en Espagne : pourquoi la goutte froide qui frappe nos voisins ne va pas provoquer de pluies en France
La dépression qui provoque de graves inondations en Espagne va-t-elle toucher la France ? La réponse est non. Le phénomène en cause a en fait déjà eu des effets en France.
La situation dramatique que connaît la région de Valence, à l’est de la péninsule ibérique, est liée à la présence d’une goutte froide. Il s’agit d’une masse d’air fraîche d’altitude, isolée au milieu d’une masse plus chaude. Elle a pris forme la semaine dernière en raison d’un décrochage depuis la masse froide dominante au nord de l’hémisphère nord. Cette goutte a pris la direction de la péninsule ibérique et de l’ouest méditerranéen avant de se stabiliser sur l’Espagne.
C’est au moment de son arrivée au sud-ouest de la France, la semaine dernière, qu’elle a eu des conséquences sur l’Hexagone. Tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, elle a favorisé une remontée d’air chaud et d’humidité en provenance du nord de l’Afrique et de la Méditerranée. Ce flux de sud a engendré un nouvel épisode méditerranéen dans le sud-est de la France, provoquant des inondations comme à Saint-Tropez, dans le Var.
Affaiblissement et direction le Portugal
La France a donc été touchée, mais indirectement par cette goutte froide. C’est le mécanisme atmosphérique qu’elle suscite qui a eu des répercussions aux abords de la Côte d’Azur.
L’Espagne, elle, est directement touchée par la goutte froide. De par sa nature, elle est à l’origine d’un conflit de masse d’air entre sa température fraîche et la masse plus chaude qui l’entoure. Cela peut être à l’origine de très violentes précipitations comme c’est le cas ces derniers jours de l’autre côté des Pyrénées.
La goutte froide devient alors une dépression avec des intempéries en son sein. La situation dure jusqu’à ce que la goutte s’assèche et disparaisse. En dépit des apparences en raison des nouvelles pluies abondantes qui frappent l’Espagne ce jeudi, c’est ce qu’il est en train de se produire progressivement. La dépression perd de sa superficie et de sa puissance. De plus, elle se déplace vers le Portugal et l’Atlantique. Cet affaiblissement et cet éloignement écartent tout risque pour la France.