Jeux paralympiques : chutes, abandons… Quand la pluie s’invite dans l’épreuve para-cyclisme
C’est le jeudi noir du para-cyclisme. Après une première journée royale marquée par la pluie de médaille pour la délégation française lors des Jeux paralympiques, la suite a été nettement plus compliquée. À cause d’un élément qui s’est invité, sans qu’on lui demande, à la fête : la pluie.
Dès le matin, la situation est jugée suffisamment délicate pour que les organisateurs revoient leur copie. Les courses sont repoussées d’une heure pour commencer finalement à 10h30. Elles sont aussi raccourcies d’un tour dans toutes les catégories.
Malgré ces décisions prises pour sauver les meubles, la journée a été marquée par un nombre important de chutes. À l’image du Français Joseph Fritsch, qui visait pourtant une médaille en H4, et qui a vu son rêve s’envoler à cause d’une vilaine barrière. La route du Mulhousien s’est fracassée et il ne restait plus qu’une chose à faire : abandonner.
« Je ne comprends pas ce qui a pu arriver, raconte Joseph Fritsch. C’est inexplicable. Pourtant, j’ai été prudent dans les virages. Dès le 2e kilomètre, j’ai eu des difficultés. Dans les virages, je faisais très attention pour ne pas tomber. C’était inroulable (sic). Il y avait zéro adhérence. L’explication la plus probable, c’est qu’il n’y avait pas assez de poids sur la roue avant. »
Avec une roue brisée mais aussi les deux pédaliers en miettes, la présence de Fristch sur le relais est très compromise.
Coup de gueule contre l’UCI
Déjà le matin, il avait fallu être agile pour éviter la chute. « Les conditions climatiques ont rendu difficile la course, explique Anaïs Vincent, classée 5e en H1-4. Il y avait beaucoup de flaques d’eau. Et la visibilité n’était vraiment pas bonne. Je me suis fait une frayeur sur le premier rond-point. Il y a eu aussi le secteur pavé, qui a été très technique à passer. Sans parler des problèmes mécaniques. C’était vraiment très compliqué à gérer aujourd’hui. »
De son côté, Laurent Thirionet, le team leader de l’équipe de France, connu pour son franc-parler, ne mâchait pas ses mots. « Il a plu 12 mm d’eau et on décale tout d’une heure. C’est n’importe quoi. On ne joue pas au tennis de table. Toute l’année, on s’entraîne sous la pluie, il y a du vent. Cela fait partie des conditions de course. Pour la course d’Anaïs, les organisateurs voulaient la réduire à un seul tour. C’est n’importe quoi. Ce n’est pas la première fois que l’UCI nous fait des coups comme ça. »
Contactés, les responsables de l’UCI se sont montrés évasifs et se sont réfugiés derrière leur communiqué officiel : « Le calendrier des compétitions des épreuves paracyclistes sur route du jeudi 5 septembre a été modifié en raison des conditions météorologiques. Il a été décidé de retarder le départ des premières courses, ce qui a eu des répercussions sur les courses suivantes qui ont dû par conséquent être raccourcies. »