La tempête Nelson invitée surprise du carnaval étudiant de Caen, le plus grand d’Europe


« On se sent bien chez nous », se marre Arthur, giflé par les bourrasques froides de la tempête Nelson en quittant le carnaval étudiant de Caen ce 28 mars. L’événement annuel de la vie étudiante caennais, considéré comme le plus grand carnaval étudiant d’Europe, a essuyé ce que la météo locale sait faire de mieux : mélange de grisaille, de pluie et éclaircies avec en prime cette année une tempête et des rafales frôlant les 100 km/h.

Alors les 31 000 participants se sont adaptés à « ce temps normand auquel on est habitués », comme le qualifient Solenne, Zoé et Nicolas. « On a mis une couche de plus, les K-way sont dans les sacs. Mais on attend tellement le carnaval qu’on est toujours chaud ! », clament-ils. À un point tel qu’une étudiante déguisée en Obélix se retrouve même à « avoir trop chaud » lorsque le soleil se faufile enfin pour faire briller les couleurs du cortège.

« On boit de l’eau pour refroidir le moteur », ajoutent les gais lurons du petit groupe. Un peu plus loin, autre symbole normand : une vache, elle aussi perturbée par les aléas du ciel. Sous la toile gonflable noire et blanche, Yvan suffoque : « Je suis en sueur ». Une rasade de lait (en fait de la vodka dissimulée dans un pack de lait) et le jeune homme est vite rattrapé par des rafales. « Il y a des moments où je marche plus vite », s’amuse-t-il, guidé par le vent.

Nelson mène la vie dure aux costumes les plus volumineux. Un moindre mal alors que les autorités manifestaient quelque inquiétude. Cela donne quelques scènes cocasses. Elle aussi déguisée en vache, Apolline disparaît soudain dans sa tenue : « La tête de la vache me tombe sur la tête ! ». Chloé, son amie déguisée en alien, confie « devoir s’accrocher au sol dès qu’on est plus dans la foule ». « On se laisse courir en fonction du vent. Quand il s’engouffre dans les petites rues, on tient fort nos déguisements. On se prend les cartons dans la figure », raconte une petite troupe de Pac-Man.

Après plus de deux heures à traverser le centre-ville dans une ambiance dansante et enfiévrée, les plus de 30 000 fêtards découvrent des extérieurs du parc des expositions aux faux airs de western : des bourrasques de poussière balaient les lieux. Les yeux piquent. Au centre, le toit de la scène où se produisent les DJ a été abaissé le plus possible pour limiter la prise au vent. Seules les énormes enceintes donnent un peu de relief à l’installation. Pas de quoi altérer l’énorme fête grandeur nature, même si les étudiants sont moins nombreux que d’habitude à monter danser en altitude sur les épaules de leurs camarades.

La vague carnavalière est plus forte que la tempête, malgré les efforts de Nelson pour mettre des bâtons dans les roues de Milla, Anouk et Arthur : « On devait partir en train mais à cause de Nelson, ils ont tous été annulés. La tempête avait ruiné nos espoirs mais nous avons trouvé un covoiturage. Ça décoiffe mais l’ambiance ne change pas, peu importe le temps. » Une Schtroumpfette confie bien que « le retour est compliqué. Il fait très froid une fois qu’on quitte la foule ». La Normandie du mois de mars ne se refait pas. Le carnaval étudiant de Caen non plus, capable de faire passer un vent de fête coloré dans toute la ville.



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