L’ancien archevêque d’Auch visé par une enquête canonique pour des soupçons d’agression sexuelle


Il ne sera pas poursuivi en justice, mais pourrait être pénalisé par ses pairs. Une procédure pénale pour agression sexuelle à l’encontre de l’ancien archevêque d’Auch, Maurice Gardès, a été classée sans suite, a indiqué jeudi le parquet, l’Église catholique indiquant pour sa part que le prélat fait toujours l’objet de sanctions et d’une enquête canonique.

Après un signalement du diocèse de Lyon le 1er décembre 2020, le procureur d’Auch a « immédiatement » ouvert une enquête pénale et entendu une religieuse accusant Maurice Gardès « d’agression sexuelle et de tentative de viol entre fin 2007 et 2009 », écrit le parquet dans un communiqué.

« À les supposer avérés, les faits d’agression sexuelle, de nature délictuelle, étaient atteints par la prescription », précise-t-il, ajoutant que « l’enquête n’a pas permis d’établir (…) les faits de tentative de viol dénoncés, de nature criminelle ». La procédure a donc été classée sans suite le 15 avril dernier, écrit encore le parquet.

Des sanctions du Vatican et une enquête canonique en cours

De leur côté, les archevêques de Lyon, Auch et Toulouse ont fait état jeudi, dans un communiqué commun, de sanctions prises par le Vatican dès 2021 et interdisant à Maurice Gardès d’exercer un quelconque « ministère public » ou de retourner dans le diocèse d’Auch.

Ces sanctions comprennent aussi l’obligation de « mener une vie de prière et de pénitence » et de « se soumettre à une psychothérapie », précisent-ils.

En outre, une procédure canonique à l’encontre de l’ancien archevêque d’Auch, qui vit à Lyon, son diocèse d’origine, est également en cours, affirment encore les trois archevêques.

Des comportements « répréhensibles » avec une adolescente

En février dernier, la justice avait classé sans suite, pour cause des prescriptions des faits, une enquête pour « agression sexuelle aggravée » visant le cardinal Jean-Pierre Ricard, qui avait reconnu des comportements « répréhensibles » avec une adolescente.

Les aveux de Jean-Pierre Ricard étaient intervenus en novembre 2022, au lendemain de l’annonce par l’épiscopat français que 11 évêques ou anciens évêques avaient eu affaire à la justice civile ou à la justice de l’Église pour des « abus » sexuels ou leur « non-dénonciation ».

Des révélations officialisées un peu plus d’un an après la publication du rapport Sauvé estimant à environ 330 000 le nombre de victimes de prêtres, diacres, religieux ou personnes en lien avec l’Église de France depuis 1950.



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