Le Conseil de Paris impose de nouvelles règles de construction face au changement climatique


« Face aux urgences climatiques et sociales qui s’aggravent chaque jour, nous devons amplifier notre action. » À l’heure d’ouvrir ce lundi matin les débats du Conseil de Paris sur le nouveau plan local d’urbanisme, ce document administratif qui doit imaginer le visage de la capitale pour les vingt années à venir, la maire (PS) a souhaité montrer un visage volontariste. « Nous devons accélérer notre action car les canicules se multiplient et les effets du dérèglement climatique sont chaque jour plus violents. »

Contrairement à ce qui s’était passé en 2006, où ils avaient fait le choix de s’abstenir, les écologistes ont voté le texte. Car ils présentent comme un document de « rupture » par rapport à ce qui s’était appliqué ces quinze dernières années en matière de densification de la ville. En voici les principales nouvelles règles.

Le logement social en tête des priorités

Avec l’objectif d’atteindre 40 % de logements publics d’ici 2035, la majorité municipale réaffirme sa volonté de faire du logement sa priorité. La mixité sociale dans tous les quartiers reste aussi dans le viseur de l’équipe d’Anne Hidalgo. Pour y parvenir, le futur PLU distingue trois secteurs dans la ville : le non déficitaire en logements sociaux, pour les quartiers en disposant d’au moins 30 % ; le secteur déficitaire, où la part de logements sociaux se situe entre 10 et 30 % ; la zone hyperdéficitaire, où la part passe sous les 10 %. Dans ce dernier secteur, tout projet (construction, rénovation…) devra comptabiliser au moins 50 % de logements sociaux.

Dans la zone déficitaire, ce taux passe à 35 %. Et dans les quartiers déjà largement pourvus en logements sociaux, la Ville vise dans chaque programme un tiers de logements en bail réel solidaire (BRS). Ces règles s’appliqueront pour tout projet de plus de 500 m2. La Ville continuera, parallèlement d’acquérir des logements libres pour les conventionner, afin de les transformer en logements sociaux.

Gel des bureaux dans les quartiers d’affaires

Dans les quartiers en manque de logements sociaux, et notamment les quartier d’affaires des VIIIe et XVIIe arrondissements, la Ville a identifié 600 immeubles qui deviendront des « emplacements réservés ». En cas de restructuration lourde, de changement de destination ou de surélévation, les propriétaires devront transformer tout ou partie du bâtiment en logements, notamment sociaux.

Plus de place et de protection pour les espaces verts

Dans le futur PLU, les arbres devraient être mieux sauvegardés. La Ville veut protéger 100 000 arbres d’alignements et 250 arbres « remarquables ». La pleine terre sera par ailleurs mieux préservée. 30 % de pleine terre seront imposés pour toute construction nouvelle s’élevant sur une parcelle d’au moins 150 m2. Le pourcentage de pleine terre à la parcelle sera ensuite proportionnel à la taille de la parcelle concernée. Le vert devra ainsi occuper 65 % de la surface des terrains de plus de 5 000 m2. Objectif à l’horizon 2050 : 40 % de pleine terre. 90 ha d’espaces verts protégés seront par ailleurs sanctuarisés dans les cœurs d’îlot. L’équipe municipale se donne pour objectif 300 ha de nouveaux espaces verts accessibles aux Parisiens d’ici 2040.

Hauteur des immeubles limitée à 37 m

Finies les tours ! Et dans les futures zones d’aménagement, les immeubles ne devront pas dépasser les 37 m. Quant aux surélévations d’immeuble dans les voies inférieures à 12 m de largeur, les règles de hauteur actuellement applicables seront réduites. En revanche, dans les rues dont la largeur dépasse les 15 m, un étage supplémentaire sera possible mais sous condition (elle devra donner lieu à des logements sociaux, de la végétalisation, participer à la rénovation thermique de l’immeuble…).

Stop aux constructions à proximité du périphérique

Sur pression des écologistes, les abords du périphérique deviennent inconstructibles sur une bande de 10 à 25 m de large. Seule exception : sur les terrains déjà construits, des surélévations seront autorisées pour des équipements sportifs.



Lien des sources