Le lac d’Orient au coeur d’ « Abîmes », un court-métrage postapocalyptique du Troyen Kévin Ngo


Anthony, Bragdo et… le lac d’Orient. Il n’y a pas deux mais bien trois personnages dans « Abîmes : le monde d’après », le court-métrage d’une vingtaine de minutes réalisé par Kévin Ngo, jeune réalisateur aubois de 27 ans. Le film est accessible sur YouTube depuis début septembre et compte déjà quelque 20 000 vues. On y reconnaît à peine ce lac, situé à une trentaine de kilomètres de Troyes, très prisé en été. L’univers postapocalyptique dans lequel évoluent les deux personnages correspond d’avantage à l’ambiance hivernale.

Passé par l’IUT de Troyes où il a obtenu un diplôme en MMI (Métiers de l’Internet et du multimédia) et après avoir travaillé dans la postproduction à Paris, Kévin Ngo est revenu à Troyes il y a quelques années. Avec des amis rencontrés lors de ses études, il fait vivre l’association « Troyes Dimensions », qui propose des événements, ateliers et stages en rapport avec l’audiovisuel.

Kévin Ngo a redécouvert le lac d’Orient, souvent fréquenté dans sa jeunesse, sous un jour nouveau. Vidé de son eau et en hiver, l’un des plus grands lacs artificiels de France prend une autre dimension. Après avoir envisagé de tourner son court-métrage dans les forêts d’Auvergne, sur les terres de Jay Viallet, l’un des acteurs et le scénariste d’Abîmes, Kévin Ngo a opté pour le lac d’Orient.

Il a été séduit par les photos du site en hiver prises par un ami. Il a ensuite effectué divers repérages pour confirmer ses impressions. « Après avoir vu les photos, j’ai voulu voir ce que ça donnait en vrai. J’ai pris ma voiture et j’y suis allé à 6 h du matin en décembre 2021. Je n’ai pas reconnu le lac que je connaissais en été ! J’ai adoré l’ambiance sombre qui y régnait. »

Son choix de décors arrêté, le Troyen est entré dans la phase active du projet. « Je me suis dit qu’on avait un an pour tout préparer. » Avec l’angoisse que la météo joue un sale tour à l’équipe de tournage. « J’ai un pote passionné d’astrologie. Je lui ai demandé ce qui nous attendait aux dates de tournage. » Sa réponse a été positive. Le tournage a eu lieu fin 2022. « Abîmes, c’est un projet sur lequel on bossait depuis plusieurs années. Il y a eu plusieurs versions du scénario », souligne Kévin Ngo. La crise sanitaire est passée par là et a insufflé une direction nouvelle au projet.

Condensé sur une semaine, le tournage s’est donc déroulé au lac mais aussi dans une cave pour les scènes d’intérieur. Deux jours de prises de vues ont été nécessaires sur les décors extérieurs. L’équipe de tournage était réduite à sa plus simple expression. Kévin Ngo s’est entouré de proches comme Quentin Estevez, qui donne la réplique à Jay Viallet, Louis-Joseph Falcoz, son coproducteur, ou encore Axel Pozza, son directeur de la photographie. Abîmes est inscrit dans de nombreux festivals de courts-métrages.

« C’est ce qui fait vivre ce type de films, souligne Kévin Ngo. Les gens n’en consomment pas naturellement. Avoir 20 000 vues en deux mois sur YouTube, ça nous a surpris. On ne pensait pas que ça monterait aussi vite. » De quoi l’inciter à réaliser un nouveau court-métrage avec l’Aube en toile de fond ?



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