« Le mâchon, c’est l’ADN de Lyon » : le repas du matin bat des records de popularité


Dans le mâchon, tout est bon ! Ce casse-croûte, popularisé il y a deux cents ans, n’a jamais rassemblé autant d’adeptes. « Le mâchon, c’est l’ADN de Lyon. C’était le repas matinal chaud des canuts, ces fameux ouvriers de la soie qui travaillaient dans les ateliers des pentes de la Croix-Rousse », raconte Maxime Caminale, président du Mâchon fidésien. Bien souvent, ce repas était servi par la femme du patron qui, lui-même, « casse-croûtait » avec les ouvriers, sans distinction sociale.

Comme nombre de Lyonnais, Maxime Caminale est tombé dans la marmite très jeune. Le 13 mai, il organise « le plus grand mâchon du monde », au Matmut Stadium. 1 500 personnes ont réservé leur ticket en quelques minutes dès l’ouverture de la billetterie. Du jamais-vu à Lyon ! « On a eu 10 000 connexions mais on n’a pas pu satisfaire tout le monde. »

Des bouchons continuent de le servir

La recette du succès ? « Dans les mâchons, on ne parle ni politique, ni boulot, ni religion. On commence dès 8 heures par le petit canon de blanc, avec des choses à grignoter : saucisson, pâté en croûte, grattons lyonnais. » Puis vient le plat chaud (andouillettes, tripes, ragoût, etc.) « Il faut que ce plat soit consistant et représentatif de la gastronomie lyonnaise », précise celui qui est aussi membre de la Confrérie des francs-mâchons.

À Lyon, de nombreuses adresses continuent de servir le mâchon, tôt le matin. Maxime Caminale cite le bouchon lyonnais la Meunière, « celui de la mère Hugon », le restaurant Barbet à Oullins ou encore le café Lobut à Villeurbanne.

Cette tradition séduit tous les âges et catégories socioprofessionnelles. « Il y a des mâchons d’entreprise, associatifs. Même la Fête des Lumières organise son mâchon », apprécie Maxime Caminale, qui a un rêve : faire reconnaître cette tradition au patrimoine immatériel de l’Unesco. « On travaille dessus depuis un an. Ce n’est pas du tout une idée saugrenue. »



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