Le musée des Beaux-arts de Reims va ressusciter dans une abbaye redessinée en mode contemporain


« C’est un moment charnière pour notre ville, car il marque le début d’une nouvelle ère pour ce site à la riche et longue histoire. » C’est par ces mots empreints de solennité que le maire de Reims, Arnaud Robinet (Horizons), a salué la pose de la première pierre de la restauration du musée des Beaux-arts. Car, Reims, douzième ville de France fortement tournée vers le tourisme, est privée, depuis septembre 2019, de ce musée installé en plein centre-ville, dans l’abbaye Saint-Denis, riche d’une collection de 20 000 œuvres.

Sitôt son élection à la tête de la ville, en 2014, Arnaud Robinet avait abrogé le projet de sa prédécesseure, Adeline Hazan (Parti socialiste), qui avait imaginé la construction d’un nouvel établissement, dans le quartier du Boulingrin, avec une ouverture programmée en 2019. Le nouveau maire avait invoqué des raisons budgétaires, préférant donner la priorité aux projets de complexe aqualudique et de grande salle événementielle, respectivement inaugurés en 2021 et 2022. La crise sanitaire désormais passée, place à la restauration du musée donc. Les premiers coups de pelle sont attendus en juillet.

Le maire de Reims, Arnaud Robinet, et l’architecte portugais Francisco Aires Mateus, posent la première pierre de la rénovation du musée des Beaux-arts, ce lundi 22 mai 2023.
Le maire de Reims, Arnaud Robinet, et l’architecte portugais Francisco Aires Mateus, posent la première pierre de la rénovation du musée des Beaux-arts, ce lundi 22 mai 2023.

Pour l’architecte portugais Francisco Aires Mateus, spécialement venu de Lisbonne pour cette cérémonie, « c’est un projet exceptionnel qui vient reconstituer le plan historique de l’abbaye et renouer avec la ville. Nous allons redessiner les anciens cloîtres de l’abbaye dans un geste unique et clairement contemporain, mais les différents corps de bâtiments seront conservés dans leur quasi-totalité ».

Une surface d’exposition multipliée par trois

Afin de multiplier par trois la surface d’exposition du musée, le travail sera colossal : fouille archéologique, démontage de la toiture pour créer de nouveaux espaces sous les combles, aménagement en sous-sol de 1 000 m² pour y créer un auditorium, une salle d’exposition temporaire et une salle de documentation, installation d’un escalier recouverts de feuilles d’or dans la cour d’honneur, construction d’une boutique et d’un café côté jardin…

Pour ce projet pharaonique, la ville a prévu un budget de 65 millions d’euros (TTC), qui doit recevoir le soutien du Grand Est (11,25 millions d’euros) et de l’État (6,2 millions d’euros). C’est 9 millions d’euros de plus que l’estimation de 2019, mais l’inflation est passée par là… La municipalité promet que, fin 2025, les visiteurs pourront à nouveau admirer les peintures du Grand Siècle, le fonds Art déco ou encore la collection Leonard Foujita. Le célèbre peintre franco-japonais bénéficiera même d’une salle dédiée.



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