Le rap d’un berger pour dénoncer ses mauvaises conditions de logement en montagne


Dans les montagnes de la Vanoise, l’image d’Épinal du chalet d’alpage aux fenêtres bordées de fleurs a fait long feu pour les bergers. Pour beaucoup d’entre eux, c’est plutôt une cabane exiguë qui leur sert de refuge sommaire. Alors, pour dénoncer ces conditions de mal-logement, le berger Félix Portello a pris le micro pour rapper. « Là-dedans on vit à deux plus 6 chiens sur 4 m2/Y a une fenêtre pas deux, 40 cm2/Pas de gaz pour cuisiner/Pas de chauffage sans incendier/Pas de place pour se relever/Un matelas pour tout plancher », chante-t-il dans ce qu’il estime être le premier clip de rap pastoral, tourné devant sa minuscule cabane héliportée à 2 400 m d’altitude, des sonnailles en guise d’introduction musicale.

Ce genre d’abri a été installé en urgence à cause du retour du loup, qui impose désormais aux bergers de rester en permanence proche des troupeaux de brebis. « Les parcs nationaux ont déployé ces cabanes sans savoir comment on pouvait réellement vivre dedans, parfois jusqu’à 15 semaines en été, alerte Félix Portello, âgé de 33 ans. Ce sont des niches à chiens, pas des logements décents. La bergère qui me précédait dans l’alpage a quitté la profession parce qu’elle n’en pouvait plus de ces conditions de travail. Et elle n’est pas la seule. Comme les parcs nationaux ou les institutions pastorales ne nous n’écoutent pas, j’ai voulu faire ce clip de rap, un mode d’expression habituellement urbain et qui touchera le grand public. »

Le parc de la Vanoise concède que ces cabanes sont des « solutions imparfaites et temporaires, en attendant des logements plus adaptés », comme la construction de vrais chalets ou le déploiement de cabanes plus confortables.



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