L’île de Sein menacée par les vagues après l’effondrement d’une digue


L’autonomie en eau potable de l’île de Sein, au large de la pointe du Raz (Finistère), est menacée par les intempéries. À l’instar de ses voisines, Molène et Ouessant, ce petit joyau de la mer d’Iroise, qui ne compte que 150 habitants en hiver contre 1 300 en saison, n’est absolument pas raccordé au continent. Son éloignement géographique et les courants violents — parmi les plus dangereux d’Europe — qui la bordent ne permettent malheureusement pas de remédier à cet isolement.

L’effondrement brutal, jeudi dernier, d’une partie de la digue qui protège l’île de l’assaut permanent des vagues, et particulièrement l’ancienne écloserie qui abrite ses deux osmoseurs et ses citernes d’eau douce (1 700 m cubes au total), a donc été vécu comme une catastrophe. « La faute à un gros coefficient de marée et à une petite tempête, qui a été celle de trop, explique Didier Fouquet, maire de l’île depuis 2020. Avec les années, de fortes tempêtes l’avaient déjà fragilisée, et nous devions la refaire entièrement. »

Des travaux en urgence

Lenteurs administratives, études chronophages, problèmes liés à la nature peu homogène des sols, impact environnemental redouté et coût non négligeable n’ont pas aidé à accélérer le processus, malgré le besoin urgent. « J’ai écrit au préfet, raconte le maire. Un dispositif provisoire, avec des sociétés de l’île, pour combler à coups de roches et de galets, va être mis en place. Le coût de base d’un changement adapté de cette digue, qui protège toute l’eau potable de l’île, est de 800 000 euros TTC. L’Association des îles du Ponant (AIP) soutient Sein », détaille le maire.

Il ajoute cependant : « Mais ce coût va sans doute devoir évoluer… On a besoin d’un sérieux coup de main et d’accélérer les choses, si on veut appréhender sereinement l’hiver prochain », reconnaît Didier Fouquet.



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