« Locataires en colère » : manifestation à Paris pour défendre le droit au logement


« Locataires en colère, on ne va pas se laisser faire » : environ 350 personnes ont manifesté samedi après-midi à Paris pour dénoncer les expulsions locatives ainsi qu’une proposition de loi qui risque de les accélérer. « Un toit = un droit » ou « la rue c’est la mort, un logement c’est la vie », pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants, qui se sont rassemblés place de la Bastille, au lendemain de la fin de la trêve hivernale, synonyme de reprise des procédures d’expulsions locatives.

« On dénonce le retour des expulsions, des coupures d’électricité et on demande une baisse des loyers et des charges locatives qui assomment les locataires dans le social », a commenté auprès de l’AFP Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’association Droit au logement (DAL).

« Une chasse aux pauvres »

Dans un communiqué publié samedi, le mouvement Génération. s (Nupes), a réclamé « l’interdiction des expulsions sans solution de relogement tout au long de l’année » : « Nous ne tolérons pas de voir le nombre de personnes sans-abri augmenter ».

Les manifestants protestaient également contre la proposition de loi du député macroniste Guillaume Kasbarian, examinée actuellement en deuxième lecture à l’Assemblée nationale. Elle prévoit de durcir les sanctions contre les squatteurs et d’accélérer les procédures en cas de loyers impayés.

Pour Eddie Jacquemart, président de la confédération nationale du logement, il s’agit d’un « recul sociétal ». « Cette loi va criminaliser les locataires, elle va contribuer à la chasse aux pauvres orchestrée par Emmanuel Macron », a-t-il dénoncé. Les manifestants parisiens se sont ensuite élancés en direction du ministère du Logement. Dans le cortège, Farida (prénom d’emprunt) est venue protester contre les expulsions mais aussi contre les logements insalubres, comme le sien.

Des rassemblements au Pays basque notamment

« C’est infernal de ne pas avoir de logement décent, ça me fatigue moralement et physiquement », témoigne-t-elle auprès de l’AFP. Elle est dans l’attente d’un logement social depuis plusieurs années. « Je ne demande pas la lune, il faut avoir un peu d’humanité ».

Une dizaine de rassemblements et manifestations ont eu lieu samedi en France dans différentes villes, comme Lille (Nord), Montpellier (Hérault), à l’appel de syndicats et d’associations de défense du droit au logement.

Quelque 3 500 personnes, selon les organisateurs et la police, ont défilé ce samedi dans les rues de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) pour dénoncer « les effets néfastes » d’un marché immobilier devenu inaccessible pour les habitants du Pays basque. En dix ans, la population a augmenté de 9,6 % avec une hausse importante, en parallèle, du nombre de résidences secondaires et de locations saisonnières.

Chaque année, 3 000 nouveaux arrivants s’y installent, essentiellement sur la frange littorale et ses environs, alors que le prix du m2 a augmenté de plus de 35 % en quatre ans, avec des pics de 8 000 à 10 000 euros le m2 dans des villes comme Biarritz ou Saint-Jean-de-Luz.





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