Loire-Atlantique : il essuie ses chaussures sur le visage de l’employé du supermarché


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L’agression s’était déroulée dans cette supérette située près des remparts de Guérande (Loire-Atlantique) ©Echo Presqu’île

Jeudi 25 mai 2023, le vol avec violences au Carrefour City de Guérande (Loire-Atlantique) a valu une comparution immédiate à un quadragénaire, jugé aussi pour d’autres infractions. 

Dans le box du tribunal correctionnel de Saint-Nazaire, c’est peu dire que le prévenu ne cherche pas à coopérer. Aux questions successives du président, David Hazan, cet habitant de La Turballe ne répond très souvent que par « Oui, non, j’en sais rien ».

Ce qui lui vaut sa comparution immédiate, ce sont, un premier vol le 26 janvier 2023, mais surtout un second, avec violences, au Carrefour City de Guérande deux jours plus tard, un peu avant la fermeture, sachant qu’un couple, impliqué dans cette seconde affaire, a été condamné aussitôt les faits. 

Le 28 janvier 2023, un peu avant la fermeture, l’employé de la supérette, ayant repéré le manège du couple, lui demande de passer en caisse. Il se fait menacer, cracher dessus, mettre à terre et frapper.

« Je suis rentré dedans comme au rugby »

Le prévenu qui se trouve dehors avec des jeunes « interdits de magasin », vole au secours de ses amis et se déchaîne sur le malheureux employé. Il repart avec une bouteille de whisky. 

La vidéosurveillance le confirme, comme le souligne Me Sabrina Kergall, avocate de la partie civile.

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Elle reprend des paroles du prévenu qui font frissonner : « J’ai joué au rugby avec lui, je lui suis rentré dedans comme au rugby ».

Un témoin est effrayé : « Il a essuyé ses chaussures sur la tête de l’employé ». 

La victime va très mal

Le président insiste : « Qu’est-ce que cela vous inspire ? » Réponse : Pas grand-chose ». Tout au long du procès, l’homme de 49 ans répète :

« Je ne lui ai mis qu’une claque, et il n’était pas à terre »

L’énumération de ses treize condamnations, dont plusieurs pour des violences, ne change rien : « Je n’ai jamais agressé personne ». 

Me Kergall commente les lourdes séquelles de la victime : « Il va mal. Il a repris son travail un mois après les faits ». 

Le prévenu était également jugé pour une récidive de conduite en ayant fait usage de stupéfiants le 2 juillet 2021 à Saint-Nazaire.

Et aussi pour une série d’infractions routières le 28 février 2023 à Herbignac.

Ce jour-là, sans permis, sans assurance ni carte grise, avec des pneus lisses à son véhicule, à vitesse excessive, il a fini sa course dans le mur d’une propriété.

« Il a vu son amie prise à parti »

Ces trois dossiers et l’attitude du prévenu à l’audience choquent le procureur, Kevin Le Fur :

« Cet homme ne perçoit ni la gravité des faits ni sa dangerosité. Il n’a pas compris qu’il persistait dans sa spirale délinquante »

En défense, Me Astrid Bailleux précise qu’après trois années passées dans la rue, le quadragénaire est marqué.

S’il est entré dans la bagarre, dit-elle, c’est « parce qu’il a vu son amie prise à partie par le vendeur. De l’extérieur, c’est l’analyse qu’il a faite ».

Elle précise : « quant aux faits de violence, ils sont anciens ». 

Le tribunal suit le procureur pour la peine de prison : 18 mois avec maintien en détention.

En revanche, le parquet demandait interdiction de paraître dans la supérette, ce sera une interdiction de paraître à Guérande.

Le quadragénaire ne pourra solliciter le permis de conduire avant six mois. Les intérêts civils seront débattus le 28 septembre. 

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