Malgré la pluie, les nappes phréatiques d’Île-de-France et de l’Oise ne se remplissent pas


Les pluies tant attendues n’ont pas eu l’effet escompté. Si, en Île-de-France, les précipitations ont fait leur retour en mars, le niveau des nappes phréatiques reste bas après la sécheresse hivernale. De même que la majorité des cours d’eau franciliens restent au-dessous des normales saisonnières.

Selon les relevés publiés le mois dernier par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), les principales nappes d’Île-de-France – il y en a sept, dont la plus grande de France, celle de Beauce, qui s’étend sur six départements et contient près de 20 milliards de mètres cubes d’eau – affichent des niveaux « modérément bas » par rapport à la moyenne des mois de février, et en baisse par rapport aux deux mois précédents.

La situation n’est guère meilleure dans l’Oise, qui dépend du bassin Seine-Normandie. Lors des dernières mesures de profondeur des nappes, en février, 85% ont affiché des niveaux au-dessous de la moyenne, contre 60% seulement lors de… l’été 2022. Et cela ne devrait pas s’améliorer dans les années à venir.

« La sécheresse commence à toucher des zones autrefois épargnées, comme le nord-ouest de la France. Elles gagnent aussi en durée, commencent plus tôt et deviennent de plus en plus intenses, comme l’été dernier », développe Simon Mittelberger, climatologue spécialiste du suivi de la ressource en eau à Météo France.

« La pluie de mars a seulement permis de réhumidifier les sols »

Et de continuer : « À la fin du mois de février et au début du mois de mars, on était en présence de sols très secs, la pluie de mars a seulement permis de réhumidifier ces derniers, soupire ce dernier. La végétation commence à pousser et absorbe les pluies. Il faudrait beaucoup plus de précipitations pour réalimenter les nappes phréatiques. »

De quoi être pessimiste quant à l’avenir : selon Météo France, les épisodes de sécheresses, déjà deux fois plus fréquents qu’en 1960 au niveau national, devraient encore se multiplier… Selon le site public eaufrance, au 13 mars 2023, sept départements dont l’Oise et les Yvelines, « ont mis en œuvre des mesures de restrictions des usages de l’eau au-delà de la vigilance ». Il n’y en avait aucun en 2022 et un seul département en 2021.



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