Manche. Sécheresse : n’attendons pas pour économiser l’eau au quotidien


« Il faut sensibiliser la population en incitant à la modération de la consommation d’eau pour éviter le gaspillage », explique le SDEAU50.
« Il faut sensibiliser la population en incitant à la modération de la consommation d’eau pour éviter le gaspillage », explique le SDEAU50. (©Jean-Paul BARBIER)

Mercredi 12 avril 2023 à Saint-Lô (Manche), les dirigeants du SDEAU50 (Syndicat départemental de l’eau de la Manche) ont fait le point sur les ressources en eau actuelles.

Ils ont surtout demandé que nous tous réduisions nos consommations d’eau afin d’anticiper les effets du changement climatique sans attendre des coupures aux robinets en cas de sécheresse. Même dans la Manche, les épisodes secs, hivernaux et estivaux, deviennent de plus en plus fréquents.

Un mois de retard

Actuellement, les niveaux des nappes (à 60 % souterraines et 40 % superficielles en moyenne sur le département) sont « au niveau moyen par rapport à la moyenne historique des 20 à 30 dernières années », constate Mickaël Hamel, responsable du pôle ressource en eau du syndicat. 

Les pluies de septembre, octobre et novembre ont permis de stabiliser les niveaux, mais on avait un mois de retard.

Mickaël Hamel

Mais le très peu de pluie en janvier et février n’a pas permis de plus recharger les nappes. Les fortes précipitations de mars ont permis de combler le déficit, mais « si la pluie de mars était tombée en février, ça aurait été plus efficace », explique le spécialiste.

En effet, la végétation repart en mars et a donc des besoins supplémentaires. Bonne nouvelle toutefois, « le débit des cours d’eau est monté depuis début mars et est maintenant à un niveau élevé ». La dynamique actuelle est plus favorable qu’il y a un an.

47 jours

L’été 2022 a été le plus chaud jamais enregistré et l’un des plus secs avec celui de 1976. Même dans la Manche, il y a eu 47 jours consécutifs sans pluie, du 30 juin au 15 août.

Plusieurs actions

Bien sûr, au final, la ressource en eau de cet été « dépendra des conditions météo des mois qui viennent ». Pour autant, nous ne devons pas attendre de percuter le mur une fois de plus. 

On met en place un certain nombre d’actions : un plan annuel de renouvellement des réseaux ; les interconnexions ; des actions de communication.

 Jacky Bouvet

Car chacun d’entre nous doit faire des efforts au quotidien, comme ceux qui ont été réalisés avec succès l’hiver dernier sur le plan de l’énergie.

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2 milliards

Deux milliards d’humains sur Terre n’ont pas la chance d’avoir accès à de l’eau salubre, soit 25 % de la population mondiale.

Des interconnexions vitales entre réseaux

Le syndicat départemental entretient perpétuellement son réseau de 6 500 km de canalisations et accentue encore les investissements pour limiter les fuites. Créé en 2012, le SDEAU a aussi développé 120 km d’interconnexions. Elles permettent « de transférer des volumes d’eau à partir d’autres secteurs afin de soulager les secteurs en tension ».

Une interconnexion supplémentaire en projet devrait permettre de relier l’interconnexion Carentan-Baupte au réseau de l’Agglo du Cotentin à partir du secteur de Port-Bail-sur-Mer

Ce maillage nous permet de gérer au mieux les volumes par ces autoroutes. Mais encore faut-il pouvoir mettre de l’eau dans les tuyaux.

Jacky Bouvet

« Si le SDEAU50 n’avait pas été créé, il y aurait eu des coupures d’eau sur le département l’été dernier », assure le président, pour qui « le plan national de l’eau n’est pas une révélation, car le SDEAU va dans le sens des préconisations du plan ». Ce que confirme le premier vice-président, Henri Lemoigne.

« Il est également essentiel de sensibiliser la population en incitant à la modération de la consommation d’eau pour éviter le gaspillage », expliquent les dirigeants du SDEAU50. D’où la campagne de communication qui va être déployée.

Une des conséquences du changement climatique est l’accentuation des phénomènes, même dans notre climat océanique tempéré. Après un mois de février où il n’a quasiment pas plu dans le département, il est tombé en moyenne 115 mm sur le Cotentin, 125 mm sur le Centre-Manche et 133 mm sur le Sud-Manche durant le mois de mars.

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