Meaux : le procureur à la rencontre des maires du nord Seine-et-Marne


« Les procureurs ne sont pas identifiés comme des interlocuteurs du quotidien. Je veux modifier cette perception » : c’est par ces mots que Jean-Baptiste Bladier, le procureur de Meaux, a accueilli 150 maires du nord Seine-et-Marne – ou leurs représentants – dans l’amphithéâtre du Musée de la Grande guerre, à Meaux, mardi. L’occasion pour eux d’apprendre que le parquet de Meaux – 20 effectifs officiellement – compte en réalité 17 magistrats en poste et deux « placés ».

Et pour permettre à ces élus de mesurer l’ampleur de la tâche, le procureur – arrivé à Meaux en septembre dernier – leur a donné un premier chiffre : la juridiction meldoise dispose de 2,6 parquetiers pour 100 000 habitants. Avant d’en livrer un second, donnant le vertige : au sein des 47 états du Conseil de l’Europe, la moyenne est de… 11,3. Et ce, malgré « les efforts budgétaires historiques » du garde des Sceaux. Quand on sait qu’en termes d’activité pénale, on parle de 63 500 procès-verbaux d’infractions réceptionnées par le parquet de Meaux en 2022…

« Nous, élus, attendons des résultats »

Si parquetiers et élus se rencontrent au sein des conseils locaux et intercommunaux de sécurité et de prévention de la délinquance, il existe un dispositif, géré par les procureurs eux-mêmes : les groupes locaux de traitement de la délinquance (GLTD). « Ces structures fonctionnent bien, sur une zone géographique déterminée et avec une durée limitée dans le temps. Un GLTD, ça se branche et ça se débranche », a rappelé Jean-Baptiste Bladier. Avant de citer celui qu’il a mis en place dans le centre-ville de Meaux, à la demande de son maire, sur la thématique des sans-abri, avec un volet délinquance et un volet social.

Jean-Baptiste Bladier n’est pas venu seul. Le procureur-adjoint Marc Lifchitz a, pour sa part, abordé les maltraitances sur les majeurs protégés et les personnes vulnérables. Et évoqué l’article 40 du code de procédure pénale, stipulant que « toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu » de le signaler au parquet. Avec cette idée maîtresse : « Plutôt trop tôt que trop tard ». Quant à la vice-procureure Katia Levain, elle a décrit les différentes modalités de l’exécution des peines.

Meaux, mardi 18 avril 2023 : La vice-procureure Céline Filliol et le commissaire Samuel Fy ont animé l'atelier consacré à la police municipale.
Meaux, mardi 18 avril 2023 : La vice-procureure Céline Filliol et le commissaire Samuel Fy ont animé l’atelier consacré à la police municipale.

« Cette rencontre est une très bonne initiative. On voit bien que la juridiction est surchargée. C’est intéressant de voir dans quel état ils sont car nous, élus, attendons des résultats », confie Régis Sarazin, le maire (SE) de Nanteuil-lès-Meaux. Les élus ont ensuite participé à des ateliers thématiques, consacrés à l’urbanisme et aux signalements.

Un troisième groupe, dédié aux polices municipales, était animé par la vice-procureure Céline Filliol et le commissaire Samuel Fy, à la tête du commissariat d’agglomération de Lagny-Chessy. L’occasion d’évoquer la vidéosurveillance, les interventions dans les immeubles et les contrôles routiers. L’occasion aussi de rappeler que leurs rapports d’intervention sont primordiaux. Avec pour seuls objectifs, dans leur rédaction : clarté, précision et loyauté.



Lien des sources