Mobilisés à Cherbourg, les professeurs des lycées professionnels en colère


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Des militants syndicaux et professeurs dans les lycées professionnels cherbourgeois étaient réunis, ce mardi 6 juin dès 8 heures, devant le lycée Tocqueville.
Des militants syndicaux et professeurs dans les lycées professionnels cherbourgeois étaient réunis, ce mardi 6 juin dès 8 heures, devant le lycée Tocqueville. (©Nicolas LEPIGEON)

« Nous sommes rassemblés devant le lycée Tocqueville de Cherbourg pour dénoncer la politique ultralibérale menée par l’exécutif jusqu’au sein de l’Éducation nationale, et plus particulièrement dans les lycées professionnels. »

Ce mardi 6 juin 2023 dès 8 heures, environ 25 personnes – des militants syndicaux et professeurs dans les lycées pros de Cherbourg-en-Cotentin – étaient réunies une nouvelle fois contre « la volonté de mise à sac de l’enseignement professionnel. À l’automne 2022, les personnels présentaient déjà le péril du sombre avenir des filières tertiaires, la dégradation de leurs conditions de travail et la plus grande exposition des jeunes à l’exploitation en entreprise ».

« Plus de 80 filières » doivent fermer

Début mai, Emmanuel Macron a confirmé les craintes en annonçant que « plus de 80 filières fermeraient à la rentrée ». Des fermetures approuvées quelques jours plus tard par le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, « et par conséquent des suppressions de postes sans prendre la peine de se soucier des conséquences désastreuses sur les personnels qui vont devoir se reconvertir, alertent les syndicats. Le ministre répond qu’ils pourront aller enseigner en maternelle ou primaire, ou en collège. C’est du mépris et c’est aussi nier les compétences spécifiques liées à chacun des enseignements », s’indigne l’intersyndicale.

Quant au « pacte enseignant » annoncé récemment pour augmenter la rémunération des professeurs contre des missions supplémentaires, les réactions ne sont pas plus positives.

Non seulement il faudra travailler plus pour gagner plus, mais ils devront aussi signer le pacte qui les engage à effectuer six missions sur les huit possibles pour obtenir une rémunération supplémentaire.

L’intersyndicale

Plutôt que de prendre des mesures pour une réelle augmentation des salaires, des mesures contre l’inflation, contre la pauvreté et pour l’autonomie de la jeunesse, « Macron choisit de faire travailler plus les personnels et de sous-payer les élèves en stage avec des indemnités allant de 1,40 € de l’heure pour les élèves en 2nde professionnelle à 2,80 € de l’heure en terminale… ».

Du côté des jeunes, justement, les profs annoncent qu’il n’y aura plus les moyens d’étudier en groupes à effectifs réduits, pour un meilleur apprentissage.

« Une sorte d’assignation à résidence »

Ce qui était financé par le passé ne le sera plus pour tout le monde, dès lors que la notion de pacte individualise les offres pédagogiques. Par ailleurs, ils devront se contenter des filières retenues localement en fonction des bassins d’emploi, une sorte d’assignation à résidence.

L’intersyndicale

L’employabilité va primer, « pas le droit à l’erreur et tant pis si par la suite, ils veulent changer de métier ou si le bassin d’emploi se trouve modifié au gré des marchés. Cela va à l’encontre des principes d’un système éducatif qui se veut égalitaire et émancipateur. C’est de tout un bagage culturel offert en lycée public dans les différentes matières qu’ils seront privés. Un élève de lycée professionnel n’est pas qu’un futur stagiaire et employé, mais aussi un futur citoyen qu’il faut éduquer et à qui il faut donner les moyens d’analyser le monde dans lequel il vit et devra vivre ».

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