Plouaret. Patrimoine : une bannière de 1770 restaurée de retour à l’église


Élus, bénévoles, curé, historienne et la restauratrice du Patrimoine, Angélique Duris, autour de la star de la journée, la bannière de Saint-Maudez
Élus, bénévoles, curé, historienne et la restauratrice du Patrimoine, Angélique Duris, autour de la star de la journée, la bannière de saint Maudez ©Alina Marin

Après de longs mois d’attente, Angélique Duris, restauratrice, a rendu à Plouaret son exceptionnelle bannière de procession du XVIIIe siècle, représentant d’un côté saint Maudez et de l’autre des angelots peints.

De sa hampe, où il est installé à l’abri d’une housse de protection à face transparente, saint Maudez pourra continuer à regarder sereinement défiler les siècles.

Partie en juin 2022 de l’église Notre-Dame, la bannière inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques a été remarquablement restaurée. Un travail subventionné à 80% par la Drac, la Région et le Département.

Velours et broderies du XVIIIe siècle

La restauration comprenait le dépoussiérage, le lavage, le démontage et le remontage.

Le dépoussiérage a été fait avec une aspiration très modérée et à l’aide d’un petit pinceau. Le lavage au solvant a été réalisé avec un petit chiffon microfibres imprégné pour enlever le plus gros.

Angélique Duris, restauratrice du patrimoine.

En séparant les deux faces de la bannière, Angélique Duris a constaté que la structure de montage était vraisemblablement d’origine : « Elle a peut-être été relativement remaniée au cours de la première moitié du XIXe. Par contre, on sait que les matériaux sont vraiment des matériaux anciens. Le velours et les broderies appliquées sont du XVIIIe. J’ai également découvert des petits fragments sur 2-3 cm d’un galon qui a été remplacé au cours du XIXe par un galon plus récent », décrit-elle.

Comme Minihy-Tréguier

Cette bannière a aussi permis de faire des comparaisons avec d’autres bannières de la même époque, comme celle de Minihy-Tréguier : « Il y a des similitudes de broderies, notamment des matériaux métalliques ».

Le but du démontage était de consolider la bannière, conserver le maximum de matériaux anciens et démonter tour ce qui pouvait être source de problème. 

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Angélique Duris assure que « rien n’a été coupé, rien n’a été enlevé » et que « tout a été bien remis en place ». Après le comblement des lacunes de tissu et couture avec du fil de soie, elle a recousu les galons et doublé la bannière avec une toile de lin :  » Puis, j’ai fini par recoudre ensemble les deux faces de la bannière ».

Angélique Duris a pu s’apercevoir qu’à l’origine, le visage des angelots et des personnages étaient des visages brodés.

On se rend compte qu’au XVIIIe siècle, dans la majorité des bannières, tout ce qui était carnation, c’étaient des damas de soie qui représentaient la chair et on rebrodait par-dessus. On en observe encore des petits fragments sur des bannières anciennes. Ces parties peintes sur les visages ont été rajoutées ultérieurement. »

Pas de procession

Même si la bannière est désormais beaucoup plus manipulable, il ne faudra pas s’imaginer qu’elle puisse ressortir en procession. « Il ne faut pas la soumettre aux fluctuations d’humidité de l’extérieur » conseille-t-elle.

En revanche, celles qui seront réalisées avec les collégiens dans le cadre de l’intervention de l’artiste Clara Denidet, en résidence au collège François Marie-Luzel, de mars à mi-avril, sur le même thème, ne craindront rien.

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