Pour Dieynaba Diop, nouvelle patronne du PS dans les Yvelines, «les municipales de 2026 se préparent dès maintenant»


Dans les Yvelines, le parti socialiste respire encore et Dieynaba Diop est chargé de lui donner un nouveau souffle. Cette femme de 48 ans vient d’être élue secrétaire départementale du Parti socialiste, une fédération qui compte 334 adhérents.

Adjointe au maire des Mureaux chargée des relations internationales, conseillère régionale Île-de-France, c’est aussi une proche d’Olivier Faure, le patron du parti socialiste, dont elle est également la porte-parole. Sa mission des trois prochaines années : maintenir en vie une formation écrasée, localement, par le poids d’une droite omniprésente. Réaliste, elle lance un appel au rassemblement et à la préparation des municipales de 2026, « dès maintenant ».

Quelles sont vos priorités ?

Dieynaba Diop : Je veux rendre le PS de nouveau visible dans les Yvelines en attirant de nouveaux adhérents. Je veux aussi lancer une reconquête territoriale pour ne plus être ultra-minoritaire dans le département.

Quels sont vos rapports avec La France insoumise, qui semble avoir phagocyté les socialistes au plan national ?

Je n’ai aucun problème avec eux. On travaille en bonne intelligence. Je veux d’ailleurs souligner le travail de Jean-Luc Mélenchon qui a contribué à rassembler les forces de gauche, ce qui n’est pas rien !

Les municipales de 2026 vont arriver vite. Des villes vous semblent-elles gagnables ?

Nous devons absolument être présents dans certaines communes. Je pense à Conflans-Sainte-Honorine. C’est quand même la ville de Michel Rocard (NDLR : l’ancien Premier ministre y a été maire de 1977 à 1994). C’est un bastion socialiste et il y a un travail à mener avec les équipes locales. Je pense aussi au sud du département, qui a été complètement abandonné : Saint-Arnoult-en-Yvelines, Rambouillet…

Vous pensez y placer des maires ?

C’est possible, oui. Mais cela se fera avec le soutien de nos partenaires. Il faut être lucide : nous ne pourrons rien faire seuls. Ni nos partenaires, ni nous. Il faut une union de la gauche.

Et dans la région mantaise, où l’union semble un vain mot ?

Là aussi, s’unir est indispensable. Il faut s’appuyer sur les acteurs locaux. Je pense à des personnes investies comme l’ancienne maire de Mantes-la-Ville Monique Brochot ou des militants de longue date. Je travaille aussi beaucoup avec Djamel Nedjar, le maire (DVG) de Limay. Mais un scrutin, en particulier celui des municipales, ça se prépare maintenant, pas six mois avant l’élection.

Mantes-la-Jolie semble hors d’atteinte…

On est effectivement sur un territoire repris à la gauche depuis longtemps. Mais une ère se termine avec le départ attendu de Pierre Bédier (NDLR : président LR du conseil départemental, élu local). Les rapports de force changent et je suis persuadée que Mantes-la-Jolie peut être reprise. Mais on doit travailler dès maintenant !

Vous êtes une femme, noire, c’est suffisamment rare en politique pour être remarqué…

Il n’y a effectivement pas beaucoup de femmes à être première fédérale. C’est bon signe, les choses évoluent. Ma couleur de peau, c’est secondaire. Être originaire des quartiers, cela me semble plus important. Je suis une enfant des Mureaux, j’ai grandi à la Vigne-Blanche et c’est un signal intéressant, un beau symbole. Mais attention, je ne veux pas être réduite à ça !

Serez-vous candidate aux Mureaux ?

Je ne sais pas. Même si des gens m’en parlent, je ne pense pas à ça.



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