Pour Valérie Pécresse, « le smic en Île-de-France devrait être à 9 % de plus » qu’en province

C’est une proposition choc qui fait référence à une mesure qui était en place pendant 18 ans (jusqu’en 1968). Dans une interview accordée à nos confrères de 20 Minutes, la présidente (LR) de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a dit vouloir « créer un smic régional francilien ».
L’ancienne candidate de la droite à la dernière élection présidentielle propose de rehausser le niveau du smic de 9 %. « Le niveau des prix à la consommation en Île-de-France est supérieur de 9 % au reste de l’Hexagone. Un salarié rémunéré au smic qui loue un studio à Créteil (Val-de-Marne) ça lui coûte 51 % de son revenu alors que ça lui coûterait 25 % à Limoges », illustre la patronne de la région francilienne.
Elle défend un « reste à vivre » qui n’est pas le même pour un habitant de la région parisienne. Un constat qui, selon elle, serait « un problème pour les travailleurs essentiels, qui ne peuvent pas se loger en Île-de-France ». Et l’élue de préciser que ce sont plus particulièrement les agents de l’État qui seraient les plus impactés. « Il faut que l’État comprenne qu’il ne peut pas rémunérer des agents publics au même tarif à Paris qu’ailleurs », martèle la présidente LR.
Un coût de la vie bien plus élevé, selon l’Insee
Si elle ne se prononce pas sur un éventuel effet de surpopulation qu’une telle mesure pourrait provoquer dans une région déjà impactée par la crise du logement, Valérie Pécresse souhaite une discussion avec les partenaires sociaux à ce sujet. « Est-ce que c’est normal, digne et admissible d’importer des travailleurs essentiels des autres régions – de l’Oise, de l’Eure-et-Loir, voire de l’Eure – parce qu’ils ne peuvent pas se loger en Île-de-France ? » termine-t-elle.
Si la présidente de région évoque « le coût de la vie c’est 8,8 % de plus en Île-de-France », dont on ignore d’où elle tient cette donnée, une toute récente étude de l’Insee chiffre bien ces prix plus élevés, au quotidien, pour les habitants de la « région parisienne » (pas la totalité de l’Île-de-France).
« En 2022, le niveau général des prix à la consommation en région parisienne est supérieur de 7 % à celui du reste de la France métropolitaine (…) L’écart se concentre sur les loyers, supérieurs de 40 % à ceux de la province (avant déduction des aides au logement) à caractéristiques de logement comparables », écrit notamment l’institut des statistiques. Sans oublier le post-alimentaire (+ 7,2 %), l’habillement (+ 6 %) ou encore la santé (+ 3,6 %). Pour rappel, jusqu’en 1968, le niveau était divisé en 20 zones ou régions pour mieux s’adapter aux prix.