Pourquoi le Vieux-Lyon s’appelle-t-il comme ça ?


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Les Lyonnais n’ont pas toujours appelé le Vieux-Lyon ainsi : voici à partir de quand s’est-on mis à qualifier ce quartier par ce terme. (©LV/ Illustration)

Avec ses ruelles pavées étroites, ses façades colorées, son patrimoine et sa gastronomie, le Vieux-Lyon est le quartier le plus touristique de la capitale des Gaules. Mais à partir de quand s’est-on mit à le qualifier de « Vieux » Lyon ?

Le plus vieux quartier de Lyon ?

Le Vieux-Lyon est composé de trois quartiers : Saint-Georges et ses canuts, Saint-Jean et sa cathédrale et Saint-Paul et ses traboules.

Mais c’est au-dessus, sur une colline de Fourvière à fleur d’eau, qu’est né ce qu’on pourrait considérer comme le premier quartier de Lyon. Nous sommes en -43 avant Jésus-Christ et à l’époque, la Presqu’Île de Lyon n’était qu’une île.

Trois siècles plus tard, le centre-ville a dû s’étendre pour accueillir une population grandissante. Le bras de la Saône qui formait l’Île de Saint-Jean est alors assaini pour permettre d’aménager un tout nouveau quartier du même nom.

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Voilà à quoi a ressemblé la ville de Lyon sous l’empire romain selon l’archéologue et architecte Jean-Claude Golvin. (©Jean-Claude Golvin)

Ce territoire devient alors le centre névralgique de la jeune cité. Celui-ci sera un jour appelé « Vieux Lyon ».

Un « vieux Lyon » beaucoup plus large que l’actuel

À travers les siècles qui suivent et après la chute de l’Empire romain, le centre-ville de Lyon dérive vers la Presqu’île à mesure de son assainissement et de ses aménagements. À partir des années 1800, une hausse majeure de la démographie et de l’étalement urbain décentre le centre-ville.

Le terme de « vieux Lyon » apparaît dans les années 1830 pour désigner le centre de la presqu’île, notamment autour de la rue Mercière, et la rive droite de la Saône. Ce terme est utilisé pour opposer ces quartiers jugés modestes et populaires aux quartiers récents et modernes.

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Une série de réaménagements sur la Presqu’île consistant à détruire l’ancien pour refaire à neuf est financée par l’État et la ville. Des projets de grands boulevards, comme la rue de la République (alors rue Impériale), sont menés.

Un quartier sauvé de peu

Au fil du réaménagement de la Presqu’île, on cesse de la qualifier de vieux Lyon. Le terme devient réservé aux quartiers de Saint-Georges, Saint-Jean et Saint-Paul, sur la rive droite de la Saône.

On commence alors à écrire « Vieux-Lyon » en majuscule à mesure que le terme rentre dans le langage commun pour désigner ces trois quartiers où se bouscule une vie artisanale et gastronomique. L’idée de tout détruire pour refaire à neuf dure jusqu’aux années 1960 : le maire de Lyon, Louis Pradel, juge le Vieux-Lyon de quartier insalubre et malfamé.

L'autoroute devait provoquer la destruction de nombreux bâtiments du Vieux Lyon.
Une autoroute a été envisagée, détruisant de nombreux bâtiments du Vieux Lyon. (©DR)

Le ministre de la Culture André Malraux et l’association « la Renaissance du Vieux Lyon » le défendent coûte que coûte et parviennent à l’enregistrer comme premier quartier français « secteur sauvegardé » en 1964. Des aménagements ont lieu pour mettre en valeur et conserver son patrimoine.

Sauvé, il est finalement inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 1998. Vu les projets qu’avait Louis Pradel pour le Vieux-Lyon, dont une autoroute, le quartier aurait perdu ce nom et tout ce qui le rend unique aujourd’hui.

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