Présidentielle américaine : ce qu’il faut retenir du débat entre les colistiers de Harris et Trump
L’un de ces deux hommes deviendra vice-président des États-Unis : Tim Walz et J.D. Vance, choisis comme colistiers par Kamala Harris et Donald Trump, ont confronté les propositions phares de leur candidat mardi soir à New York pour ce qui devrait être leur unique débat télévisé avant l’élection présidentielle américaine, le 5 novembre.
Même s’il est généralement admis que les débats entre les candidats à la vice-présidence ont une influence relativement faible sur le scrutin, celui-ci pourrait revêtir une importance particulière, Donald Trump ayant refusé d’affronter à nouveau Kamala Harris. L’avortement, l’économie et la crise au Moyen-Orient ont dominé la confrontation, particulièrement civilisée dans une campagne jusqu’ici marquée par une rhétorique très violente.
« Déshumaniser les migrants »
L’une des séquences les plus tendues de cette émission de 90 minutes a d’ailleurs été consacrée à l’immigration. Tim Walz, bras droit de Kamala Harris dans la course à la Maison Blanche, a accusé son rival républicain de « déshumaniser » les migrants en relayant la théorie mensongère selon laquelle des migrants haïtiens mangeraient des chats et des chiens, reprise ensuite par Donald Trump.
Le colistier du milliardaire républicain a quant à lui reproché aux démocrates d’avoir des positions « radicales » sur les interruptions volontaires de grossesse, lui qui est connu pour avoir défendu une interdiction fédérale de l’avortement. « Nous sommes pro-femmes. Nous sommes pour la liberté de faire ses propres choix », a rétorqué Tim Walz.
Trump, « pas la personne qu’il nous faut »
L’escalade entre Israël et l’Iran s’est également invitée dans le débat des deux colistiers, chacun défendant le style de leadership de leur candidat à la Maison Blanche. « Un Donald Trump de près de 80 ans, qui parle de la taille des foules (à ses meetings) n’est pas la personne qu’il nous faut en ce moment », a tancé Tim Walz, saluant la « solidité » du profil de la vice-présidente américaine. Le sénateur J.D. Vance, serein tout au long de l’émission, a au contraire loué les qualités du tempétueux septuagénaire, face à qui « les gens rentraient dans le rang ».
Face à deux journalistes de CBS, les deux hommes ont aussi longuement débattu du bien-fondé du changement climatique, après le passage de l’ouragan Hélène. Le quadragénaire républicain, connu pour ses propos climato-sceptiques, a dénoncé la « science bizarre » motivant certaines des positions des démocrates. Il a aussi, une nouvelle fois, refusé de reconnaître que Donald Trump avait perdu l’élection présidentielle de 2020.
« J.D. a tout explosé ! », a commenté le principal intéressé à l’issue du débat, moquant au contraire le « faible Q.I » de Tim Walz. Le camp Harris a lui aussi crié victoire, saluant la « passion » du colistier démocrate. Cette émission de mardi aura été aussi l’occasion pour chacun de combler un réel déficit de notoriété.