Programme TV du mardi 19 septembre : « Poutine et les oligarques », « À coup sûr », « Madagascar »…

DOCUMENTAIRE. Milliardaires, mais parias
« Poutine et les oligarques » à 21h10, sur France 2. Vladimir Poutine et les oligarques, c’est une longue et tumultueuse histoire d’argent. Dans un saisissant documentaire inédit en deux volets, Paul Moreira décortique pour France 2 les relations complexes entre l’inamovible chef du Kremlin et les milliardaires de son pays.
Dans la première partie, le journaliste revient sur l’émergence de ces nababs, qui ont fait fortune sur les ruines de l’URSS. Avec la complaisance de Boris Eltsine, qui a besoin de financement pour sa réélection à la présidence, 22 hommes se partagent alors les entreprises que la Russie privatise à tout-va. Gaz, pétrole, aluminium : certains achètent pour quelques centaines de millions de dollars des groupes qui en valent 20 fois plus. Ils possèdent alors 40 % du pays, tandis que le peuple vit dans la misère et l’inflation.
Pour raconter ces années, rythmées par les crimes de sang, la corruption et l’évasion fiscale à grande échelle, Paul Moreira recueille le témoignage de Sergueï Pougatchev, ancien magnat devenu paria (il vit aujourd’hui à Nice). Depuis son arrivée au pouvoir, en 2000, Poutine tient d’une main de fer ces oligarques sur lesquels il a droit de vie ou de mort. Il feint de lutter contre l’évasion fiscale pour mieux les contrôler. À l’image de Mikhaïl Khodorkovski, ancien homme le plus riche de Russie, qui a passé dix ans dans un camp de Sibérie avant de trouver refuge au Royaume-Uni.
La deuxième partie de ce documentaire se concentre sur ce qui a changé ces cinq dernières années, et surtout depuis l’invasion de l’Ukraine ordonnée par Vladimir Poutine. Les journalistes et activistes russes traquent les propriétés des oligarques. Les États occidentaux aussi, qui ont décidé un gel de tous leurs avoirs, les fastueux yachts en Méditerranée comme les appartements à Londres. Les « amis » de Poutine sont cernés. Le maître du Kremlin, plus isolé que jamais.
« Poutine et les oligarques », documentaire inédit de Paul Moreira. 2 x 1 heure.
IIIe REICH. La justice du Führer
« Les tribunaux d’Hitler » à 20h55, sur Arte. Le droit mis au service de la terreur. Ce mardi, la chaîne franco-allemande aborde dans un documentaire la relation à la matière juridique du régime hitlérien. Ou comment le nazisme a méthodiquement détricoté l’héritage des Lumières dans ce domaine pour faire de l’appareil judiciaire allemand l’arme implacable de son idéologie totalitaire.
Avalanche de décrets pris au gré des événements, purges de la magistrature et de l’avocature, abolition de l’indépendance des juges, création de tribunaux populaires offrant une place prépondérante aux fervents nazis, le IIIe Reich s’est employé à mettre la main sur le droit pour légitimer ses crimes et mettre en œuvre son projet d’épuration raciale.
Symbole de sa défaite, ce même totalitarisme entraînera la création d’une justice pénale internationale avec le procès de Nuremberg organisé pour juger ses anciens dignitaires, au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Bien aidé par l’analyse passionnante de juristes et d’historiens, ce documentaire exigeant éclaire un aspect de cette sombre période jusque-là peu traité à la télévision.
« Les tribunaux d’Hitler », documentaire français inédit de Jean-Marie Barrère et Marie-Pierre Camus (1h42).
COMÉDIE. La course à la performance

« À coup sûr » à 20h50, sur 6 Ter. Emma, jolie trentenaire célibataire, a été élevée pour vivre dans son siècle. C’est-à-dire dans le culte de la performance. Puis elle a enquillé les diplômes jusqu’à se retrouver journaliste économique dans un magazine dont le directeur de la rédaction cherche à relancer les ventes en orientant ses sujets vers des courbes plus roses.
Il se trouve qu’Emma est très concernée par cette offensive stratégique. Elle-même vit dans les affres d’une baisse de performance depuis que son dentiste, pour qui tout roule niveau conquêtes, l’a traitée de « limace sexuelle ». Un quiproquo avec son plus proche collègue de bureau enfonce le clou. Voilà notre canon abattu, mais résolu à devenir « le meilleur coup de Paris ».
Auteur de best-sellers qui ne versent pas dans la franche comédie, Delphine de Vigan est aux manettes de cette sauterie inattendue. Servi par une brochette d’acteurs impeccables — Éric Elmosnino, épatant, Valérie Bonneton, totalement barrée —, ce film transforme un argument de Grosse Bertha en habile réflexion sur les mécanismes pervertis de l’amour. Quant à Laurence Arné, qui incarne l’héroïne, elle est, sur le plan de la comédie, une performance à elle toute seule.
« À coup sûr », comédie française de Delphine de Vigan (2014), avec Laurence Arné, Éric Elmosnino, Didier Bezace, Valérie Bonneton… (1h30).
ANIMATION. La jungle en folie

« Madagascar » à 21h05, sur Gulli. Dans le zoo new-yorkais de Central Park, un lion, une girafe, un hippopotame et un zèbre sont les meilleurs amis du monde. Lorsque l’équidé s’échappe, ses trois potes partent à sa recherche. Tous se retrouvent à bord d’un bateau qui s’échoue à Madagascar. Voilà nos bestioles plongées au cœur d’une jungle qui n’est vraiment pas leur élément…
« Madagascar », premier du nom, séduit grâce à des personnages très attachants. Fidèles à leur marque de fabrique, les studios Dreamworks ont placé la plaisanterie en tête de leur préoccupation. Cette histoire de jungle en folie fourmille de gags en rafale désopilants et déborde d’un humour décalé à plusieurs niveaux susceptible de faire hurler de rire les enfants comme les adultes.
Visuellement, c’est un régal : on est carrément dans le cartoon, et les performances techniques sont à couper le souffle, notamment pour les scènes de foule. Le public de 7 à 77 ans trouvera son compte dans les reparties boomerang et les situations rocambolesques.
« Madagascar », film d’animation d’Eric Darnell et Tom McGrath (2005), avec les voix en VF de José Garcia, Marina Foïs… (1h20).
COMÉDIE POLICIÈRE. Au voleur !
« Braquage en or » à 21h20, sur C 8. Richard Pace, voleur légendaire, est sollicité par une équipe de jeunes casse-cou pour réaliser un cambriolage audacieux au Proche-Orient. Il refuse d’abord, puis se laisse embringuer dans l’affaire. Le début d’une suite de rebondissements spectaculaires, de retournements de situation, où les apparences sont toujours trompeuses…
La comédie policière avec intrigue à tiroirs et beaucoup d’humour reste un genre très codifié que, clairement, le réalisateur Renny Harlin (le génial « Au revoir à jamais », en 1996), ne maîtrise pas tout à fait. Mais l’action incessante et le cabotinage permanent du grand Pierce Brosnan enlèvent in extremis le morceau.
« Braquage en or », comédie policière américaine de Renny Harlin (2021), avec Pierce Brosnan, Tim Roth, Hermione Corfield… (1h40).