Puy-de-Dôme : « Non, Saint-Éloy-les-Mines n’est pas Tchernobyl ! »


Vendredi 27 septembre 2024, Arnaud Svrcek devait comparaître devant la cour d’appel de Riom (Puy-de-Dôme) pour diffamation. Le maire de Courmelles (Aisne), près de Soissons, n’a finalement pas eu besoin de faire le déplacement. La commune de Saint-Éloy-les-Mines (Puy-de-Dôme) qui l’avait attaqué en diffamation a préféré renoncer, la veille de l’audience, à faire appel de la décision prononcée par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand en juin dernier. « Nous avons souhaité montrer notre colère suite aux propos choquants de cet élu vis-à-vis de notre commune. Inutile de continuer à dépenser l’argent public pour aller en appel », justifie la municipalité.

L’affaire remonte à novembre 2022, lorsque l’élu des Hauts-de-France, opposé à l’installation d’une usine de laine de roche Rockwool sur le territoire de sa commune, publie le livre « Le Village contre la multinationale » (Le Seuil), coécrit avec le journaliste David Breger. Dans cet ouvrage, Arnaud Svrcek relate son combat contre Rockwool, une entreprise polluante selon lui. Pour étayer son argumentaire, l’édile consacre un chapitre entier à Saint-Éloy-les-Mines, où est implanté l’un des plus importants sites Rockwool en France. Il fait alors une description apocalyptique de la petite ville minière auvergnate. « Le lieu donne l’impression d’avoir été fui comme Prypiat, dix ans après Tchernobyl », relate-t-il.

Des propos visant surtout Rockwool

En février 2023, le maire de Saint-Éloy-les-Mines, Anthony Palermo, décide de porter l’affaire en justice, jugée en première instance en avril 2024. Le maire puydômois avait alors lancé à Arnaud Svrcek : « J’ai grandi à Saint-Eloy, je n’ai pas trois yeux, cinq bras et je ne suis pas déformé ! » Anthony Palermo et son conseil municipal avaient finalement été déboutés, la cour ayant considéré que « les propos visés mettent surtout en cause l’entreprise Rockwool, mais ne constitue pas des propos diffamatoires à l’égard de la commune ».

« Non ! Saint-Eloy n’est pas Tchernobyl ! », conclut désormais la mairie, encore marquée par cet épisode douloureux. « Mais il faut bien tourner la page et continuer à aller de l’avant. »



Lien des sources