Roland-Garros : pourquoi les balles font (encore) polémique ?


« On fait Roland-Garros avec des balles de chien ! C’est quoi ces merdes ? Elles sont pourries ces balles ! » Qui d’autre que Benoît Paire pour crier ces mots sur le Suzanne-Lenglen lors de sa défaite au 1er tour face à Cameron Norrie (5-7, 6-4, 6-3, 1-6, 4-6). Si les mots font sourire, et leur vulgarité due aux circonstances de la défaite en 5 sets, le sujet fait causer dans les allées de Roland-Garros.

« Elles sont désastreuses », a vivement critiqué le Serbe Laslo Djere après son élimination contre le Russe Andrey Rublev. Mais il n’y a pas que les perdants qui s’en prennent à la petite balle jaune fabriquée cette année par Wilson. « Je les déteste » a lâché de son côté l’Américain Taylor Fritz, après n’avoir perdu que 4 jeux au 1er tour. « Ce ne sont pas mes balles préférées, pour être honnête. Elles deviennent molles et cotonneuses. Ça rend le match très lent », a admis, plus sagement, le 6e mondial Holger Rune.

Alors même que les conditions météo sont parfaites cette année, sans aucune goutte de pluie et des températures très régulièrement au-dessus de 20 degrés, les balles sont accusées de ne pas résister à l’épreuve du temps. « On joue avec des balles qui grossissent en deux secondes. Les balles neuves ne durent même pas un jeu », a décrit Benoît Paire en conférence de presse. Une impression confirmée par le numéro 9 mondial Taylor Fritz : « Après quelques rallyes, elles sont complètement mortes, donc c’est très dur de générer de la puissance. Il faut tout frapper comme un sourd, c’est vite épuisant. »

« On va au plus offrant »

La cible de toutes ses critiques, c’est forcément le fournisseur officiel. « Wilson m’avait envoyé les balles du tournoi et ce ne sont pas les mêmes. Elles deviennent très lourdes, très grosses. (…) Le sentiment que j’ai eu à l’entraînement n’est pas le même ici », a déploré Roberto Bautista-Agut dans des propos rapportés par L’Equipe.

Choisi par les organisateurs du tournoi depuis 2020, Wilson a remplacé la marque Babolat, beaucoup plus souvent associée à la terre battue que le géant américain. « Il est vrai que la marque américaine n’est pas faite pour jouer sur terre battue. On a travaillé pendant des années pour avoir une bonne balle pendant Roland-Garros. Avec Yannick Noah, on demandait des balles en amont pour les tester et dire ce que l’on en pensait. Avec l’appel d’offres, on va au plus offrant », a raconté pour RTL Henri Leconte.

Une qualité des balles qui a baissé sur l’ensemble du circuit depuis le Covid-19, selon plusieurs joueurs du circuit. Les fabricants sont accusés d’avoir changé de caoutchouc pour réduire la facture. « Maintenant ça commence à se dire partout, je suis sûr qu’elles ne sont plus les mêmes qu’avant », avait déjà expliqué par le passé Richard Gasquet.

Mais alors, à qui profite le crime ? Selon Roberto Bautista-Agut, à « ceux qui ont beaucoup de force ». Pour Benoît Paire, « au physique, à celui qui va le plus tenir la balle dans le court ». « Ceux qui possèdent un jeu de poignet » juge plutôt Daniil Medvedev qui cible « Carlos Alcaraz ou un peu Stefanos Tsitsipas ». En bref, personne n’est d’accord, mais une chose est sûre : la balle est la même pour tout le monde.





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